
L’économiste, ancien communiste devenu social-libéral, défend un modèle économique basé sur le « pouvoir de la destruction créatrice », titre de son dernier ouvrage. Ce concept a été forgé par l’économiste américain Joseph Schumpeter dans les années 1940. Il met en avant le rôle des innovations dans la croissance, qui serait stimulée grâce à un renouvellement du système productif. En contrepartie, certaines activités ou modes d’organisation deviendraient automatiquement obsolètes. « L’idée, c’est de dire que la croissance, au long terme, c’est l’innovation. Et pas l’accumulation de capital qui, au bout d’un moment, s’essouffle », avait-il expliqué lors d’un entretien en 2019.
En réaction à son prix, Philippe Aghion a de nouveau appelé l’Europe à ne pas laisser se distancer « par la Chine et les États-Unis » et à ne pas laisser ces deux pays « monopoliser l’innovation technologique ». Invité du journal télévisé lundi, Philippe Aghion s’est aussi exprimé sur la réforme des retraites en France ; il a plaidé pour qu’elle soit « stoppée » jusqu’à la prochaine élection présidentielle 2027.
Parcours politique et académique
Professeur au Collège de France et à la London School of Economics, l’économiste de 69 ans a commencé au Parti communiste, par tradition familiale, avant de se recentrer et d’adopter un point de vue social-libéral. Il a soutenu différentes figures politiques au cours de sa carrière.
Après l’élection d’Emmanuel Macron, Philippe Aghion a accompagné les premiers pas du macronisme. Conseiller du président de la République, il l’a poussé vers l’encouragement de l’innovation et des écosystèmes de la tech. Philippe Aghion a maintenu des échanges constructifs avec le président et d’autres soutiens.
Il y a tout juste une semaine, il était à l’Élysée pour être fait officier de l’ordre national du Mérite. Le président de la République a salué, après l’annonce de ce Nobel, la « fierté française » et l’« inspiration mondiale » que représente, selon lui, Philippe Aghion.