Si la jeunesse est plus en colère que ses aînés, elle ne les désigne pas comme coupables.
Les débats sur les retraites, couplés aux difficultés économiques et budgétaires actuelles, ravivent le spectre d’une guerre des générations en France. Les belligérants de ce conflit présumé sont bien connus : d’un côté les boomeurs, nés entre 1945 et 1960, qui auraient bénéficié d’une période de croissance économique sans précédent. En face, des actifs et une génération Z qui nourriraient une forme de rancœur face à des aînés jugés trop gâtés, peu soucieux de la soutenabilité d’un modèle basé sur une solidarité intergénérationnelle en danger. Les données issues de la treizième édition de l’enquête « Fractures françaises », si elles mettent en lumière des terrains de conflictualité, ne permettent pas, pour l’heure, de conclure à la guerre généralisée.
Face à l’affirmation selon laquelle « certains estiment que les générations les plus anciennes ont bénéficié de meilleures conditions d’existence et qu’elles doivent donc contribuer davantage à la solidarité envers les jeunes », un quart des retraités se disent d’accord avec ce constat, 42 % ne sont « ni d’accord ni pas d’accord » et un tiers est en désaccord avec cette affirmation. Ni rejet massif ni adhésion généralisée donc. Du côté des actifs, 44 % sont d’accord avec cette affirmation, soit moins de la moitié. C’est chez les 18-24 ans que le taux, sans surprise, est le plus élevé (53 %).