Le Prix Nobel récompense la recherche sur l’innovation
Le Prix Nobel d’Économie 2024, décerné le 13 octobre, a placé fermement l’innovation sous les projecteurs en tant que moteur de prospérité à long terme.
Trois économistes partageront 11 millions de couronnes suédoises, soit environ un million d’euros, pour des recherches qui clarifient pourquoi la technologie maintient la croissance des économies au lieu de les faire stagner.
En annonçant la décision, l’Académie royale des sciences de Suède a souligné que le travail du trio aide les décideurs politiques à distinguer entre les boom temporaires et la croissance ancrée dans l’innovation soutenue.
La perspective historique
La moitié du prix récompense les travaux retraçant les conditions historiques qui ont permis au progrès technologique de s’ancrer comme une habitude auto-renforçante plutôt qu’un accident de fortune.
En retraçant les transitions industrielles passées, ces recherches démontrent que les inventions doivent coïncider avec des institutions favorables, une conclusion qui résonne avec les réformes en cours au Congo-Brazzaville pour renforcer les droits de propriété et simplifier les permis d’entreprise.
Cette perspective historique, qui remonte à l’Europe du XVIIIe siècle, illustre comment les attitudes culturelles envers l’expérimentation peuvent accélérer le progrès ; les économistes enseignant à l’Université Marien Ngouabi citent souvent des attitudes similaires émergeant parmi le bassin croissant de développeurs de logiciels du Congo.
La destruction créatrice revisitée
L’autre moitié du prix récompense la formalisation de l’idée de destruction créatrice, le processus par lequel les produits nouveaux et meilleurs remplacent les anciens, un renouvellement qui maintient la productivité, les salaires et le niveau de vie en hausse sur des décennies.
Ces recherches montrent que la concurrence n’est pas une menace pour l’emploi mais un moteur qui réalloue les talents vers des tâches à plus forte valeur ajoutée, un argument utilisé par certains entrepreneurs congolais appelant à une intégration régionale plus profonde au sein de la CEMAC.
Lorsqu’un meilleur produit arrive, l’ancienne entreprise peut fermer, mais les travailleurs ne disparaissent pas ; ils se déplacent vers des entreprises qui croissent plus rapidement.
Les lauréats soulignent cependant que la destruction créatrice n’est pas sans coût ; les dislocations temporaires peuvent affecter les ménages vulnérables à moins que des filets de sécurité et des programmes de perfectionnement n’accompagnent la libéralisation.
Résonance politique au Congo-Brazzaville
La formulation du comité fait écho aux discussions à Brazzaville et à Pointe-Noire, où les responsables évaluent comment diversifier l’économie fortement dépendante du pétrole grâce aux services numériques, à l’agro-transformation et à l’énergie verte.
Les analystes locaux affirment que cette perspective complète les discussions autour du prochain Plan national de développement du Congo, qui vise à porter la croissance hors pétrole au-dessus de cinq pour cent en tirant parti du haut débit, de l’énergie renouvelable et de la formation professionnelle.
Cette mise en garde trouve une résonance particulière dans les couloirs industriels du pays, où les groupes de travailleurs appellent régulièrement à une meilleure protection des travailleurs alors que les zones manufacturières s’étendent le long du corridor RN1.
Le Président Denis Sassou N’Guesso a répété à plusieurs reprises que la technologie est un moteur pour l’emploi des jeunes ; le verdict du Nobel ajoute un poids académique à cette position sans prescrire de solution universelle.
Les perspectives des lauréats pourraient guider la transformation de la ville portuaire en plateforme logistique en encourageant les entreprises à adopter des systèmes de données en temps réel, stimulant ainsi un cycle local de mises à niveau compétitives.
Pour les étudiants de l’Université de Technologie Denis