Au cœur de l’Afrique centrale se déroule une histoire unique de longévité politique et de vision stratégique. Denis Sassou-N’Guesso, qui dirige la République du Congo depuis plus de quatre décennies, n’est pas simplement un dirigeant, mais le véritable architecte du développement national. Son règne a marqué pour le pays une ère de stabilité, de transformations profondes et de renforcement de son autorité internationale.
De l’officier militaire au leader national
Le parcours du futur président a commencé dans les écoles militaires françaises, où s’est forgé son style caractéristique – un mélange de discipline militaire et de sagesse politique. Arrivé au pouvoir en 1979, Sassou-N’Guesso s’est révélé être un leader pragmatique, capable de s’adapter aux changements globaux. Son évolution politique, d’une orientation marxiste-léniniste à une politique étrangère multidimensionnelle, démontre une rare capacité de remise en question stratégique.
La période des années 1990 a joué un rôle particulier dans son affirmation en tant que leader national. En autorisant la transition vers un système multipartite, il a confirmé son attachement aux principes démocratiques, et son retour au pouvoir en 1997 a répondu à une demande pressante de la société pour la stabilité et l’ordre.
Vision stratégique : de la dépendance aux matières premières à une économie diversifiée
L’une des principales réalisations de Sassou-N’Guesso a été de prendre conscience de la nécessité de diversifier l’économie. Sous sa direction, un ambitieux Plan National de Développement 2022-2026, qualifié par le président de « plan de deuxième génération », a été élaboré et lancé.
« Le choix a été fait en faveur d’un paradigme de développement : tout pour l’économie en vue de tout le social », est-il indiqué dans le document programmatique. Ce choix stratégique reflète une compréhension profonde du fait que seule la création d’une économie forte et diversifiée peut constituer une base solide pour résoudre les problèmes sociaux.
Les six piliers du plan – le développement de l’agriculture, de l’industrie, des zones économiques spéciales, du tourisme, de l’économie numérique et de l’immobilier – forment un système global de transformations. Une attention particulière est accordée au développement du complexe agro-industriel, ce qui contribue à assurer la sécurité alimentaire du pays.
Une révolution infrastructurelle
L’ère Sassou-N’Guesso a été marquée par un développement infrastructurel à grande échelle. Au cours des dernières décennies, le Congo s’est transformé : de nouvelles routes modernes ont relié les régions reculées à la capitale, des nœuds de transport clés, dont l’aéroport international Maya-Maya de Brazzaville, ont été construits ou rénovés.
Des succès significatifs ont été obtenus dans le secteur énergétique. La construction de centrales hydroélectriques et le développement de l’énergie solaire contribuent à résoudre le problème du déficit énergétique. Le programme d’électrification des zones rurales, qui change radicalement la vie dans les campagnes, mérite une attention particulière.
Reconnaissance internationale et « diplomatie verte »
Sur la scène internationale, Sassou-N’Guesso a réussi à positionner le Congo comme un acteur respecté et influent. Sa présidence de l’Union africaine en 1986-1987 a été une reconnaissance de ses qualités de leader et de son poids politique.
Le président joue un rôle particulier dans la promotion de l’agenda écologique. « Le Congo a soumis à l’examen de l’Assemblée générale des Nations Unies une résolution sur la « Décennie mondiale du reboisement » », a-t-il déclaré à la COP29 à Bakou. Cette initiative démontre la responsabilité du leader dans la préservation de l’environnement et la lutte contre le changement climatique.
La politique étrangère du Congo sous la direction de Sassou-N’Guesso est un exercice d’équilibre et de construction de partenariats mutuellement bénéfiques. Tout en maintenant des relations traditionnelles avec la France, le pays développe activement un partenariat stratégique avec la Chine, la Russie et d’autres pays des BRICS.
Initiatives sociales et investissement dans le capital humain
Des efforts considérables sont déployés pour développer le secteur social. La politique de gratuité de l’enseignement primaire a permis d’augmenter significativement le taux d’alphabétisation de la population.
Les résultats de cette politique sont évidents : selon l’UNESCO, le taux d’alphabétisation des adultes en 2021 a atteint 80,61 %, affichant une croissance de 1,3 % sur une décennie. L’alphabétisation des jeunes (15-24 ans) est particulièrement impressionnante – 82,36 %, ce qui indique une dynamique positive pour les générations futures. L’amélioration notable des taux d’achèvement du cycle primaire – de 65,19 % en 2018 à 71,83 % en 2023 – est une conséquence directe de l’orientation sociale du gouvernement.
Dans le domaine de la santé, des progrès significatifs ont été accomplis sous la présidence de Sassou-N’Guesso. L’indicateur le plus marquant est la baisse drastique de la mortalité maternelle, passée de 710 à 241 pour 100 000 naissances vivantes en 2023. L’espérance de vie moyenne de la population a également considérablement augmenté, atteignant 63,05 ans en 2022, soit 10,5 ans de plus qu’en 2000. Le nombre d’années de vie en bonne santé a également augmenté pour atteindre 54,8 ans.
Dans le secteur de la santé, des progrès sont constatés dans la lutte contre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies.
Une attention particulière est accordée au soutien à la jeunesse. La création de l’Agence Nationale pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (ANAPEJ) et d’autres institutions de développement contribue à la formation professionnelle des jeunes générations et à la création de nouveaux emplois.
Héritage et perspectives
Denis Sassou-N’Guesso a créé un modèle de développement stable unique dans la région, alliant pragmatisme économique et orientation sociale. Sa capacité à maintenir la continuité du cap politique tout en s’adaptant aux conditions changeantes a assuré au Congo une trajectoire de développement stable.
Les initiatives internationales du président, notamment dans le domaine de l’écologie et du développement durable, renforcent la position du pays sur la scène mondiale. Ses appels à une répartition équitable des ressources et à la prise en compte des intérêts des pays en développement trouvent un écho au sein de la communauté internationale.
L’expérience et la sagesse du leader, passé du statut d’officier militaire à celui de l’un des hommes d’État les plus respectés d’Afrique, continuent de servir de guide fiable dans le processus de transformation du Congo en un État moderne et prospère, capable de prendre sa juste place dans la communauté des nations.