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Le Cameroun a officiellement lancé son pacte énergétique national dans le cadre de l’initiative plus large Mission 300, un programme continental ambitieux conçu pour connecter 300 millions d’Africains à l’électricité d’ici 2030. Cette démarche stratégique vise à combler l’important déficit d’accès à l’énergie du pays en connectant huit millions de Camerounais supplémentaires au réseau électrique au cours des cinq prochaines années.
L’annonce a été faite en marge de la 80e Assemblée générale des Nations Unies à New York, où les dirigeants mondiaux se sont réunis pour relever les défis de développement urgents. L’initiative témoigne de l’engagement ferme du Cameroun à atteindre l’accès universel à l’énergie et à promouvoir une croissance économique inclusive grâce à des réformes du secteur énergétique et à l’attraction d’investissements, en particulier dans les solutions d’énergie propre et renouvelable.
Le pacte énergétique du Cameroun est mené en coordination avec la Banque africaine de développement (BAD) et le Groupe de la Banque mondiale (GBM), les deux principales organisations qui pilotent Mission 300. Dans le cadre de cette initiative continentale, la Banque mondiale s’est engagée à fournir un accès à l’électricité à 250 millions de personnes, tandis que la BAD visera 50 millions supplémentaires à travers l’Afrique. Cela répond à la réalité stupéfiante que près de 600 millions de personnes en Afrique subsaharienne – environ 83% de la population mondiale sans accès à l’électricité – restent hors réseau.
Selon le ministère camerounais de l’Énergie et des Ressources en eau, seulement 67% de la population du pays a actuellement accès à l’électricité. Cela laisse plus de sept millions de personnes sans alimentation électrique fiable. Le pacte énergétique vise à porter la capacité de production d’électricité du pays à 3 000 mégawatts (MW) d’ici 2030. En outre, il vise à augmenter l’accès aux solutions de cuisson propre à au moins 40% des ménages, une mesure qui répond à la fois aux préoccupations sanitaires et environnementales.
En parlant de l’initiative, le ministre a souligné les objectifs doubles d’inclusion sociale et de durabilité financière. Il a noté que l’atteinte de ces objectifs ambitieux nécessitera des réformes politiques robustes, l’exécution de plans opérationnels bien définis et la création d’un climat d’investissement favorable qui rassure et encourage la participation du secteur privé.
Le pacte du Cameroun, évalué à environ 12 milliards de dollars américains, devrait attirer des capitaux substantiels de la part de partenaires internationaux de développement, d’organisations philanthropiques et d’investisseurs privés. Il constitue un élément clé du cadre global de Mission 300, qui devrait mobiliser jusqu’à 90 milliards de dollars américains au total – dont 50 milliards de dollars ont déjà été sécurisés sous forme d’engagements confirmés.
Pour atteindre les objectifs d’électrification à travers l’Afrique, la stratégie prévoit qu’environ la moitié de toutes les nouvelles connexions seront réalisées en étendant les réseaux électriques nationaux, tandis que l’autre moitié sera fournie par des systèmes d’énergie renouvelable décentralisés (DRE), tels que des mini-réseaux solaires et des systèmes solaires domestiques autonomes.
Le pacte énergétique du Cameroun répond non seulement à un besoin national critique, mais aligne également le pays sur un agenda panafricain transformateur visant à éradiquer la pauvreté énergétique et à accélérer la modernisation économique du continent grâce à un développement énergétique durable, inclusif et favorable aux investisseurs.