Semaine de la Gastronomie de Ouagadougou
Du 25 octobre au 1er novembre, la capitale burkinabé se transformera en cuisine en plein air avec la deuxième édition du Carrefour International de la Gastronomie du Faso. Parmi les maîtres invités se trouve le Chef Madzou Moukossa du Congo-Brazzaville, un ambassadeur montant de la cuisine d’Afrique centrale.
Cette vitrine d’une semaine combine des séances de dégustation, des concours de cuisine en direct et des cliniques de formation conçues pour renforcer les réseaux professionnels en Afrique de l’Ouest et centrale. Les organisateurs indiquent que cette édition se concentrera sur l’employabilité des jeunes, la durabilité et le croisement des patrimoines culinaires forgés par des siècles de routes commerciales.
Le Parcours du Chef Madzou Moukossa
Né à Pointe-Noire et formé entre Brazzaville et Dakar, Madzou Moukossa a fondé 2M Service à seulement 27 ans. L’académie enseigne la cuisine, la pâtisserie et la décoration d’événements à environ 300 stagiaires chaque année, dont la plupart viennent de ménages à faible revenu cherchant une voie pratique vers l’emploi formel.
Son engagement découle de ce qu’il appelle « le pouvoir transformateur d’une cuisinière ». Dans une interview avant son départ, il a noté que les compétences culinaires permettent aux jeunes Congolais « de créer de la valeur à partir des produits locaux au lieu d’attendre des emplois de bureau insaisissables », une philosophie qui résonne à travers le continent.
Le Mentorat au Cœur de la Mission
À Ouagadougou, le chef donnera des masterclasses quotidiennes aux côtés de collègues du Sénégal, du Nigeria et de la Côte d’Ivoire. Les sessions mélangeront théorie et pratique, guidant les participants à travers la gestion des stocks, le contrôle des coûts, l’esthétique de l’assiette et le marketing numérique – des compétences que les recruteurs ont signalées comme manquantes chez de nombreux candidats débutants.
Au-delà de la technique, Moukossa ouvrira un bureau de mentorat pour la planification de carrière individuelle. Les mentorés sélectionnés pourront s’inscrire à un suivi virtuel de six mois dirigé par d’anciens élèves de 2M Service, garantissant que l’impact du festival s’étende bien après que la dernière cuillère de dégustation soit lavée et les tentes repliées.
Saveurs Congolaises sur une Scène Internationale
Le menu qu’il prévoit de présenter est enraciné dans le terroir congolais : velouté de feuilles de manioc relevé au poivre ndembi, perche du Nil fumée sur risotto de saka-saka et mille-feuille au caramel de plantain. « Je veux que les dineurs goûtent les rivières et les forêts du Congo à chaque bouchée », a-t-il déclaré.
Une telle diplomatie culinaire s’aligne avec la stratégie du Congo-Brazzaville de tirer parti des industries culturelles pour diversifier son économie. Le Ministère du Tourisme et de l’Environnement, qui a contribué à faciliter le voyage, espère que des réussites comme celle de Moukossa puissent inspirer de nouvelles entreprises dans l’agro-transformation, l’hôtellerie et l’agroforesterie durable.
La Formation comme Levier Économique
Les économistes régionaux affirment que chaque emploi formel en cuisine génère jusqu’à trois postes indirects, des agriculteurs aux transporteurs. En se concentrant sur le transfert de compétences, le rassemblement de Ouaga pourrait ainsi contribuer au récit de reprise post-pandémique soutenu par la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale.
Un analyste politique à Brazzaville note que la gastronomie reste sous-estimée dans les modèles macroéconomiques. « Une scène culinaire dynamique