Momentum d’Octobre Rose à Pointe-Noire
Aux premières lueurs de l’aube sur la Côte Sauvage de Pointe-Noire, une marée de chemises roses et blanches s’est rassemblée alors que le Congo-Brazzaville marquait la finale d’Octobre Rose. L’événement populaire, organisé par l’ONG locale Elan de cœur, visait à transformer la sensibilisation en mouvement collectif.
Les organisateurs ont estimé qu’environ 200 résidents, étudiants et fonctionnaires ont participé, soulignant comment les préoccupations liées au cancer du sein transcendent désormais l’âge, la classe et la profession dans la capitale pétrolière. Certains sont arrivés à l’aube du quartier Tié-Tié, d’autres des villages côtiers, transformant le boulevard en un long ruban de solidarité.
Les responsables municipaux, citant les données du ministère de la Santé, notent que le cancer du sein représente près d’un quart des tumeurs malignes féminines au niveau national, mais les taux de dépistage restent inférieurs à 20%.
Le parcours de 8,5 km qui a uni une ville
La marche a suivi une boucle de 8,5 kilomètres tracée pour mettre en valeur les contrastes de la ville, de la plage balayée par le vent aux tours de bureaux de l’avenue Charles-de-Gaulle et au rond-point animé de Mpita.
Les passants se penchaient des balcons tandis que les batteurs marquaient le rythme près d’Elais, tandis que les commerçants devant Kactus interrompaient leurs ventes matinales pour applaudir le relais de coureurs, marcheurs et utilisateurs de fauteuils roulants.
Les escortes policières maintenaient la circulation fluide mais discrète, une coordination que la préfecture a décrite comme la preuve que « la sécurité publique et la santé publique peuvent marcher ensemble » dans une métropole côtière souvent confrontée à la congestion.
Les médecins amplifient le message de dépistage précoce
À la ligne d’arrivée, un gynécologue a rappelé aux participants que la plupart des tumeurs mammaires détectées au premier stade sont guérissables. « Recherchez la plus petite anomalie, effectuez des auto-examens mensuels et consultez sans tarder », a-t-il exhorté, notant que l’hôpital A. Cissé de Pointe-Noire effectue désormais des échographies à coût réduit chaque vendredi.
L’appel du médecin s’aligne sur un plan stratégique national qui prévoit des unités de dépistage régionales d’ici 2027. Les discussions de financement avec la Banque africaine de développement sont en cours.
Une survivante de 38 ans a partagé un témoignage plus discret, évoquant un diagnostic de 2019 qui l’avait confrontée à un choix entre la chimiothérapie à Brazzaville ou un traitement à l’étranger. « Les événements communautaires ont maintenu mon esprit en vie », a-t-elle murmuré tandis que des volontaires l’embrassaient.
L’agenda de santé élargi de la société civile
Pour la présidente d’Elan de cœur, la marche avait des dividendes à la fois symboliques et pratiques. Les partenaires corporatifs se sont engagés à offrir 2 000 bons de dépistage gratuits, et les opérateurs mobiles ont proposé des envois groupés de SMS contenant les signes d’alerte précoce.
« Chaque pas fait aujourd’hui équivaut à de l’espoir pour une femme et sa famille », a déclaré la présidente à la foule, sa voix amplifiée par le vent océanique. Elle a qualifié la participation d’antidote à la peur qui retarde souvent les visites à l’hôpital.
L’ONG, fondée en 2022, a élargi son agenda à l’abus d’alcool et au sevrage tabagique