Lancement matinal à la Cathédrale du Sacré-Cœur
La curiosité se mêlait à la nostalgie le 25 octobre 2025 alors que les bancs de la Cathédrale du Sacré-Cœur de Brazzaville se remplissaient de paroissiens, d’étudiants et de clercs impatients de découvrir la dernière publication du Père Jean-Marie de l’Eucharistie Bernardin Ndoulou. La lumière du soleil filtrait à travers les vitraux tandis qu’une chorale modeste réchauffait l’atmosphère avec des hymnes mariales, créant une ambiance d’attente.
Quelques minutes après que les cloches se soient tues, l’auteur, entouré de servants d’autel, s’est dirigé vers un lutrin placé à côté de piles de volumes fraîchement imprimés. Des photographes s’approchèrent ; plusieurs responsables culturels du gouvernement occupaient les premiers rangs, soulignant la résonance de l’événement au-delà des cercles strictement ecclésiaux.
L’inspiration durable du Cardinal Biayenda
Au cœur de l’œuvre de 82 pages, intitulée « Chemin de Croix vers Jésus avec et en compagnie du Cardinal Émile Biayenda », se trouve la mémoire du pasteur vénéré du Congo, toujours emblématique d’un service effacé. Le Père Ndoulou revisite les prières du prélat, les associant à chaque station traditionnelle.
« L’humilité de Biayenda reste une lumière pour la jeunesse du Congo », a rappelé l’évêque Huldever Mouanga, dont la préface ouvre le livre. Il a exhorté les lecteurs à explorer l’habitude du cardinal d’écouter en silence, la qualifiant de « vaccin spirituel contre le bruit de notre temps ».
Un pont trilingue pour une dévotion élargie
Imprimé en français, lingala et lari, le volume reprend délibérément la mosaïque linguistique entendue dans les marchés de la capitale. Le Père Ndoulou a déclaré que ce choix provenait de rencontres catéchétiques dans les paroisses de banlieue où les croyants alternaient les idiomes pour saisir pleinement les Écritures.
Chaque langue occupe sa propre section plutôt qu’un format de pages en regard, encourageant les lecteurs à s’attarder plutôt qu’à parcourir. La stratégie a été saluée pour « traiter chaque langue avec une égale dignité, évitant l’impression d’une langue dominante ».
Un éditeur de Pointe-Noire sous les projecteurs
La maison d’édition, Éditions L.M.I. de Pointe-Noire, a imprimé 3 000 exemplaires dans sa première édition. Le directeur a révélé que la mise en page avait pris quatre mois car les relecteurs pour les trois langues devaient s’accorder sur les nuances tout en respectant les directives liturgiques.
Bien que Pointe-Noire accueille rarement de grands éditeurs catholiques, les imprimeurs de la ville portuaire ont offert des coûts compétitifs et des liens logistiques rapides par rail vers Brazzaville, Dolisie et Ouesso. Une entreprise de transport a confirmé un tarif préférentiel pour les matériels religieux, considérant le titre comme « un atout culturel ».
Réception critique par le clergé et les laïcs
Un abbé, parlant depuis la chaire de la cathédrale, a loué l’auteur pour « nous inviter à nous inscrire à l’école de la générosité silencieuse de Biayenda, loin des théâtralités ». Il a souligné les méditations vivantes qui tissent l’imagerie du fleuve Congo dans les pavés de Jérusalem, ancrant des événements lointains dans une sensibilité locale.
Une théologienne universitaire a ajouté que le texte offre aux catéchistes un guide pratique. « Les étudiants peuvent dramatiser chaque station en lingala, puis en faire le débriefing en français,