Près de 600 millions d’Africains vivent encore sans accès à l’électricité. Un chiffre vertigineux qui symbolise à la fois le potentiel et les défis énergétiques du continent. Pour y remédier, la Chambre Africaine de l’Énergie, en partenariat avec Afreximbank, veut ouvrir une nouvelle ère : celle d’une Afrique qui produit, transforme et consomme sa propre énergie.
Dans un continent riche en ressources pétrole, gaz, soleil, vent le paradoxe reste flagrant : l’Afrique exporte son énergie brute, mais importe une grande partie de ses produits raffinés. Cette dépendance coûte cher : selon la Banque africaine de développement, le déficit d’infrastructures énergétiques fait perdre 2 % à 4 % du PIB chaque année à plusieurs pays. C’est ce constat qui pousse à plaider pour une stratégie de transformation locale.
Ce qu’on fait, c’est qu’on s’occupe d’un déficit infrastructurel. En ce moment, on a besoin d’investir près de 17 milliards de dollars dans la réparation de nos raffineries, comme celles du Cameroun, du Nigeria ou même d’Angola. On répare nos raffineries.
Moderniser les raffineries, construire de nouveaux pipelines, développer des réseaux électriques, autant de chantiers pour réduire les importations, créer des emplois et renforcer la sécurité énergétique africaine. Afreximbank, la Banque africaine d’import-export, se positionne comme un partenaire clé. Elle vise à mobiliser 17 à 25 milliards de dollars sur dix ans pour financer des projets énergétiques structurants et renforcer les infrastructures de production et de distribution.
Quand on répare nos raffineries, on crée plus d’opportunités en réparant nos raffineries. On arrête d’importer des produits coûteux à l’étranger, on utilise la production à la maison. Le coût de l’énergie diminue, les industries ont plus d’argent pour investir, ensuite le gouvernement obtient un gros revenu massif des taxes et c’est ce qui nous prépare à une transition juste.
Pour la Chambre Africaine de l’Énergie, l’énergie doit désormais venir d’Afrique elle-même : produite par les Africains, pour les Africains. Les chiffres sont éloquents : d’ici 2030, la demande électrique sur le continent devrait doubler, portée par une population jeune et urbaine. Avec les investissements adéquats, plus de 200 millions d’Africains pourraient bénéficier d’une électricité fiable, propre et abordable au cours de la prochaine décennie.