Le tirage au sort de la CAF place Otohô dans le Groupe C
La Confédération Africaine de Football a organisé le tirage au sort de la phase de groupes le 3 novembre à Johannesburg, créant une onde de choc parmi les clubs qui espèrent imiter les finalistes de la saison dernière. L’AS Otohô, seul représentant de la République du Congo, a atterri dans un quatuor équilibré mais exigeant aux côtés d’équipes d’Afrique du Sud, d’Algérie et de Tanzanie.
L’équipe basée à Oyo débutera sa campagne le 23 novembre à Stellenbosch. Une semaine plus tard, l’équipe accueillera le CR Belouizdad à Brazzaville, avant de se rendre à l’est pour affronter les Singuida Black Stars le 25 janvier 2026. Le calendrier reproduit la première moitié de la phase retour, qui se conclura à Alger le 15 février.
Un itinéraire continental de 10 000 kilomètres
Stellenbosch se trouve à 3 600 kilomètres au sud de Brazzaville, tandis qu’Alger est située à une distance presque égale au nord-ouest, obligeant Otohô à négocier la vaste géographie de l’Afrique en moins de 90 jours. Les responsables de l’équipe indiquent que des arrangements d’affrètement avec Afrijet et Air Algérie sont en cours d’examen pour limiter la fatigue et protéger les périodes d’entraînement.
Le directeur technique note que « la gestion de la récupération entre les climats sera aussi décisive que la tactique le jour du match. » Les joueurs quitteront Oyo trois jours avant les matchs à l’extérieur, transiteront par le hub Maya-Maya de Brazzaville et effectueront des séances légères immédiatement à l’arrivée pour s’acclimater.
Stellenbosch FC, l’équipe en forme de la Premiership sud-africaine
Fondé seulement en 2016, Stellenbosch a rapidement progressé sous la direction de son entraîneur et enchaîne actuellement une série de cinq matchs sans défaite au Danie Craven Stadium. Leur 4-3-3 met l’accent sur un pressing élevé et un jeu rapide sur les ailes. Les éclaireurs d’Otohô ont observé la victoire en championnat du mois dernier contre Cape Town Spurs pour affiner les plans de match.
Le défenseur central congolais s’attend à une bataille tactique. « Ils pressent en nombre, donc la première passe en sortie de défense doit être propre », dit-il. Les conditions humides de novembre dans le Cap-Occidental pourraient ajouter une difficulté supplémentaire, mais les visites précédentes d’Otohô à Durban et Polokwane offrent des points de référence utiles.
Le CR Belouizdad apporte son pedigree nord-africain
Belouizdad, champion d’Algérie à dix reprises, est passé de la Ligue des Champions après avoir terminé troisième dans son championnat national. Ils s’appuient sur l’attaquant vétéran Karim Aribi et un 4-2-3-1 discipliné. Le déplacement à Brazzaville le 30 novembre sera leur premier match officiel au Congo depuis 1988.
L’entraîneur a déclaré aux médias algériens que « l’humidité et la vitesse du terrain en Afrique centrale exigent une préparation précise. » Le staff technique a programmé un camp d’acclimatation à Yaoundé pour simuler les conditions météorologiques de Brazzaville. Otohô, quant à lui, compte sur sa familiarité avec la pelouse synthétique du Stade Alphonse Massamba-Débat pour déstabiliser les visiteurs.
Singuida Black Stars, ambitieux débutants tanzaniens
Peu connu en dehors de l’Afrique de l’Est, Singuida s’est qualifié après une victoire surprise en coupe et compte plusieurs diplômés de la sélection tanzanienne des moins de 23 ans. Le milieu de terrain Paschal Msindo dicte le tempo, tandis que l’attaquant burundais Abdoul Razak a écarté Gor Mahia lors du dernier tour de qualification, soulignant la menace qu’ils représentent.
Leur stade, le Liti Stadium, se situe à 1 200 mètres d’altitude. Le préparateur physique d’Otohô a organisé des exercices avec masque d’altitude pour imiter les niveaux réduits d’oxygène. Le match retour à Brazzaville seulement sept jours plus tard pourrait inverser la pression psychologique, surtout si le classement du groupe se resserre début février.
Base d’entraînement partagée entre Oyo et Brazzaville
Les matchs de championnat national au Complexe Omnisports d’Oyo se poursuivent comme prévu, mais les exigences de la CAF poussent les matchs à domicile continentaux à Brazzaville. Les joueurs passeront du lundi au jeudi à Oyo, se rendront en bus à Maya-Maya chaque vendredi et s’installeront dans une aile dédiée de l’Hôtel Pefaco, connu des campagnes précédentes.
Le président du club confirme que le budget, approuvé par le conseil d’administration et soutenu par les autorités locales, couvre les primes liées à chaque victoire. « Cela reflète les attentes nationales », dit-il, soulignant que la politique sportive encourage l’exposition des talents régionaux. Les sponsors, dirigés par la société pétrolière Eni Congo, ont renouvelé leur soutien jusqu’en 2027.
Une ambition tempérée par les leçons de la phase de groupes
Otohô est passé à un point des quarts de finale en 2019 et est sorti à la différence de buts en 2022. Ces expériences alimentent l’optimisme prudent de l’entraîneur. « Nous parlons d’objectifs en interne, mais nous avons d’abord besoin de six points à domicile », explique l’ancien défenseur national après une séance d’entraînement matinale à Owando.
Les analystes s’accordent à dire que 10 points assurent généralement la qualification. Avec trois matchs à domicile cette saison, Otohô vise à compléter un parcours parfait à Brazzaville en arrachant au moins un match nul à l’extérieur. L’effectif mélange des vétérans expérimentés avec de jeunes diplômés de l’académie comme l’ailier de 19 ans Prince Otoka.
Dans les vestiaires : confiance et réalisme
Le capitaine, toujours mesuré, qualifie le tirage au sort de « difficile mais juste ». Le milieu de terrain se souvient que les déplacements précédents à Johannesburg pour des matchs de la CAF se sont soldés par des résultats équilibrés. « Notre marge est faible, mais la discipline fait la différence », insiste-t-il, soulignant que leur plateforme d’analyse vidéo inclut désormais des images d’entraînement enregistrées par drone.
Le gardien de but évoque le public. « À Brazzaville, vous sentez 30 000 voix derrière vous », dit-il, rendant hommage aux supporters qui voyagent toute la nuit depuis Oyo. Le club a lancé un portail de billetterie en ligne pour simplifier l’accès, reflétant la transition numérique de la CAF et l’orientation générale vers des services sans numéraire.
Un coup de pouce plus large pour le football congolais
Les responsables du ministère des Sports considèrent la présence d’Otohô comme faisant partie de la diplomatie d’influence de la nation dans la zone CEMAC. Un parcours profond augmenterait la visibilité du championnat, attirerait l’attention des recruteurs et aiderait à retenir les talents qui partent souvent tôt pour les clubs d’Afrique du Nord. Le diffuseur Télé Congo a négocié des droits de sous-licence avec SuperSport, garantissant une couverture panafricaine.
Quels que soient les classements finaux, chaque match continental offre des opportunités d’apprentissage pour les équipes nationales plus jeunes. Le président de la Fédération