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vendredi, décembre 19, 2025

Tsaty Mabiala wins 91% vote, vows to revive UPADS

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Le congrès de l’UPADS élit un nouveau président national

Le 22 novembre, les délégués du principal véhicule d’opposition social-démocrate du Congo, l’Union panafricaine pour la démocratie sociale, ont clôturé leur deuxième congrès ordinaire à Brazzaville en élisant le vétéran de la politique Pascal Tsaty Mabiala comme président du Conseil national avec 91,3 % des voix, selon le décompte du parti.

La réunion de trois jours a rassemblé environ 800 militants de Brazzaville, Pointe-Noire et de tous les départements. Des observateurs accrédités de la société civile et des partis frères ont suivi le vote, dans une atmosphère calme et procédurale tout au long des sessions.

Un leader expérimenté de retour aux commandes

Tsaty Mabiala, 68 ans, a déjà occupé le poste de premier secrétaire de l’UPADS pendant plus d’une décennie et siège à l’Assemblée nationale pour Loudima. Dans son discours d’acceptation, il a promis de mettre à profit cette mémoire institutionnelle pour, selon ses termes, « renforcer la colonne vertébrale organique et structurelle du parti ».

Des proches collaborateurs soulignent qu’il est entré en politique lors de la transition du début des années 1990, ce qui lui a donné une expérience à la fois des bancs de la majorité et de l’opposition. « Il connaît aussi bien l’arithmétique parlementaire que les sections locales ; cette dualité peut nous aider à nous moderniser », a déclaré un membre réélu du conseil, joint par téléphone après le vote.

Énergie juvénile : Lissouba nommé secrétaire général

Peu après son élection, le nouveau président a proposé l’économiste Jérémy Lissouba, 40 ans, au poste de secrétaire général. Le conseil a validé ce choix, soulignant que les statuts amendés réservent le poste numéro deux à un cadre plus jeune capable de mobiliser les étudiants, les entrepreneurs et les nouveaux électeurs.

« La jeunesse constitue le moteur de travail du parti, présente sur tous les fronts », a déclaré Tsaty Mabiala depuis la tribune. Lissouba, fils de l’ancien président Pascal Lissouba, a remercié le congrès pour sa « confiance à travers les générations » et s’est engagé à parcourir les douze départements dans les six mois pour relancer les cellules de base.

La discipline devient le maître-mot

Au-delà des nominations, le congrès a adopté un code disciplinaire plus strict. Les infractions seront désormais jugées d’abord par la structure de base du contrevenant avant confirmation par les commissions d’éthique nationale ou départementales, un mécanisme inspiré des règles d’arbitrage du mouvement syndical, selon le comité de rédaction.

« L’application stricte des sanctions sera observée avec rigueur », a réitéré Tsaty Mabiala. Les avocats du parti indiquent que le texte va du simple avertissement à la suspension des mandats. Les observateurs voient dans cette clause une tentative d’éviter les querelles publiques qui ont récemment affaibli plusieurs formations congolaises.

Réformes internes et remaniement organique

Les délégués ont également approuvé une feuille de route pour la numérisation des listes de membres, la modernisation des sièges provinciaux et le lancement d’un institut de politique. Le financement proviendra des cotisations des membres, des contributions de la diaspora et d’un dîner de collecte de fonds prévu à Pointe-Noire début de l’année prochaine.

Les analystes notent que plusieurs propositions reflètent des pratiques déjà utilisées par les partis au pouvoir et centristes. « La politique compétitive pousse chaque acteur à se professionnaliser », a observé un politologue. Il a souligné que des listes transparentes peuvent aider le parti à s’aligner sur les réformes électorales à venir.

Un parti d’opposition naviguant dans le paysage national

L’UPADS, fondée en 1991, se positionne comme social-démocrate tout en maintenant des canaux de dialogue avec la majorité présidentielle sur des questions telles que la décentralisation et le financement climatique. Le porte-parole du gouvernement a récemment salué les « positions constructives » exprimées par le parti sur le budget national de développement 2024 lors des débats parlementaires.

Lors du congrès, les délégués ont réaffirmé leur participation aux cadres institutionnels, y compris la Commission électorale nationale et la consultation en cours sur la décentralisation municipale lancée par le Premier ministre. Un tel engagement, ont-ils soutenu, permet au parti d’influencer les règles tout en défendant le pluralisme au sein des institutions républicaines.

Les partenaires internationaux ont suivi les débats discrètement. Un communiqué de la délégation de l’Union européenne a félicité les organisateurs pour « un processus transparent qui contribue à la vie démocratique », tandis que le coordonnateur résident des Nations Unies a envoyé une lettre encourageant la nouvelle direction à continuer de plaider en faveur d’une compétition politique pacifique.

Les analystes voient une quête de pertinence renouvelée

Plusieurs commentateurs soulignent qu’un lifting interne ne se traduit pas automatiquement par des gains électoraux. Le parti détient trois sièges sur 151 dans l’Assemblée actuelle. « S’étendre au-delà des bastions traditionnels du Niari et du Pool sera le test décisif », a fait remarquer un chroniqueur.

Tsaty Mabiala, pour sa part, insiste sur le fait que les résultats dépendent de la discipline de base plutôt que des alliances médiatiques. Il prévoit des évaluations trimestrielles des bureaux départementaux et promet de publier les chiffres d’adhésion en ligne. « Nous montrerons des chiffres, pas des slogans », a-t-il déclaré aux journalistes après l’hymne de clôture.

La nouvelle direction se réunira en décembre pour attribuer les portefeuilles thématiques — économie, environnement, égalité des genres — et programmer une convention politique en 2024. D’ici là, les observateurs politiques congolais verront si le mélange d’expérience et de jeunesse promis à Brazzaville se traduit par une présence plus marquée sur la scène nationale.

Pour l’instant, l’état d’esprit des membres semble optimiste. À l’extérieur de la salle du congrès, les délégués ont entonné spontanément « Debout UPADS » tout en prenant des selfies. « Nous partons encouragés, mais conscients que le vrai travail commence demain dans nos districts », a déclaré une coordinatrice de la ligue de jeunesse d’Ouesso dans le département éloigné de la Sangha.

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