Né en 1943 à Edou, près d’Oyo dans le département de la Cuvette au nord du Congo, Denis Sassou-N’Guesso suit ses études primaires dans son village natal puis à Fort-Rousset (Owando). En 1956, il intègre le Collège Raymond Paillet de Dolisie, l’une des principales institutions formant les futures élites du Congo et de l’Afrique équatoriale française. Très tôt, parallèlement à sa scolarité, il s’intéresse à la vie politique du pays et développe une conscience idéologique progressive au sein de l’Association scolaire du Congo (ASCO), où il commence à assumer des responsabilités.
Après l’obtention du Brevet d’études élémentaires en 1960, il se destine d’abord à l’enseignement, avant de se tourner vers une carrière militaire. Sur les conseils de son professeur de lettres Maurice Spindler, il réussit le concours d’entrée de l’école interarmes des officiers de réserve de Cherchell, en Algérie, en 1961. Il en sort major de sa promotion avec le grade de sous-lieutenant. De retour au Congo, il participe à la structuration de la nouvelle armée congolaise. Il poursuit sa formation à l’école d’infanterie de Saint-Maixent en France, puis sert comme officier des forces parachutistes.
En 1968, aux côtés de Marien Ngouabi, il prend part au mouvement du 31 juillet qui aboutira à la création du Parti congolais du travail (PCT), dont il est un membre fondateur. Il intègre son Comité central, puis son Bureau politique en 1970. Tout en gravissant les échelons militaires – capitaine (1968), commandant (1973), colonel (1978), général d’armée – il occupe d’importantes fonctions : commandant du groupement aéroporté de Brazzaville, commandant de la zone militaire de la capitale, commandant des forces terrestres, et secrétaire du Comité central chargé de l’armée.
À la suite du décès du président Marien Ngouabi en mars 1977, Denis Sassou-N’Guesso devient vice-président du Comité militaire du parti, ministre de la Défense et de la Sécurité. En février 1979, il est élu président du Comité central du PCT, puis confirmé dans ses fonctions de chef de l’État par le congrès extraordinaire de mars de la même année.
Sur le plan international, son élection à la tête de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en 1986 lui permet d’initier des actions marquantes, telles que la création du « Fonds Africa » et l’organisation du premier symposium international d’écrivains contre l’apartheid. Son rôle est déterminant dans l’accueil des négociations quadripartites (États-Unis, Angola, Cuba, Afrique du Sud) qui aboutissent à la signature du Protocole de Brazzaville en décembre 1988, ouvrant la voie à l’indépendance de la Namibie et à la fin de l’apartheid.
En 1990, il engage le Congo dans l’ouverture démocratique et accepte la tenue de la Conférence nationale souveraine. Après une période de cohabitation politique et des élections en 1992, il se retire du pouvoir. La guerre civile de 1997 le ramène à la tête du pays. Soucieux de réconciliation, il organise plusieurs cadres de dialogue national et fait adopter par référendum une nouvelle Constitution en 2002, année où il est élu président de la République.
Son engagement pour la paix et la sécurité en Afrique se concrétise par l’adoption en 2003 du « Pacte de non-agression et de défense commune » au sein de l’Union africaine, organisme qu’il présidera une seconde fois en 2006. Réélu en 2009 et 2016, il poursuit son action en faveur de l’intégration régionale, présidant également la CEMAC en 2010.
Acteur clé de la médiation dans les crises africaines, il est notamment désigné médiateur de la CEEAC pour la crise centrafricaine en 2013. Au niveau national, il conduit un dialogue inclusif aboutissant à l’adoption d’une nouvelle Constitution en 2015 et à l’avènement de la VIᵉ République. Réélu en 2021, il continue de porter des projets structurants, tant sur le plan économique qu’environnemental.
Pionnier de la cause écologique, il institue la Journée nationale de l’arbre, crée un Service national de reboisement et lance le Fonds bleu pour le bassin du Congo. Attentif à la stabilité institutionnelle, à l’éducation, à la modernisation des infrastructures et au développement de l’agroécologie et de l’écotourisme, Denis Sassou-N’Guesso incarne une figure majeure de la gouvernance et du panafricanisme du XXIᵉ siècle.