De Khartoum à une vitrine continentale
La Coupe d’Afrique des Nations est née en février 1957, lorsque l’Égypte, le Soudan et l’Éthiopie se sont réunis à Khartoum sous une toute nouvelle Confédération Africaine de Football. Alors que les Pharaons soulevaient le trophée inaugural, la compétition offrait une nouvelle voix sportive aux nations nouvellement indépendantes.
Pendant les années 1960, le tournoi portait un symbolisme politique, illustrant les aspirations à l’unité et à l’autodétermination. Les supporters remplissaient des stades modestes, les radios crépitaient dans les villages, et chaque but ressemblait à une déclaration que l’Afrique pouvait écrire son propre récit sportif.
Expansion et boom télévisuel
L’intérêt croissant a entraîné des changements de format : six équipes en 1963, huit à partir de 1968, et – crucialement – la première édition télévisée au Soudan en 1970. Les images des attaquants talentueux et des foules enthousiastes ont voyagé au-delà des frontières, consolidant la CAN comme le festival partagé du continent.
Une croissance supplémentaire a suivi avec le Sénégal 1992 avec 12 participants, l’Afrique du Sud 1996 avec 16, et l’Égypte 2019 avec un record de 24 équipes. Chaque expansion a élargi les opportunités tout en préservant le drame qui rend le football à élimination directe irrésistible.
Les buteurs qui ont illuminé les tableaux d’affichage
Aucun buteur n’incarne mieux les feux d’artifice du tournoi que Samuel Eto’o. Entre 2000 et 2010, le Camerounais a inscrit 18 buts en phase finale, marquant en moyenne un but tous les deux matchs et guidant les Lions Indomptables vers des titres consécutifs en 2000 et 2002.
Des décennies plus tôt, l’icône ivoirienne Laurent Pokou avait fasciné Addis-Abeba avec huit buts en 1970, dont cinq buts en un seul match contre l’Éthiopie – toujours un record. La série de neuf buts de Pierre Ndaye Mulamba pour le Zaïre en 1974 reste la meilleure performance sur une seule édition.
Maîtres sur la touche
Le tacticien ghanéen Charles K. Gyamfi a établi une référence avec trois titres dans les années 1960, un exploit plus tard égalé par l’Égyptien Hassan Shehata pendant la période dorée des Pharaons de 2006 à 2010.
Peu d’entraîneurs connaissent le terrain continental comme Claude Le Roy, qui a dirigé neuf équipes nationales en phase finale. Le Français Hervé Renard a rejoint le club d’élite des vainqueurs avec deux nations différentes en guidant la Zambie en 2012 et la Côte d’Ivoire en 2015, soulignant la profondeur tactique qui façonne désormais les bancs africains.
Dynasties forgées dans l’or
L’Égypte se distingue avec sept trophées, dont trois triomphes consécutifs qui ont fasciné les fans au Caire, à Accra et à Luanda. Le gardien de but vétéran Essam El-Hadary, qui a joué à 44 ans, est devenu le participant le plus âgé de la compétition tout en remportant un quatrième titre personnel.
Les Black Stars du Ghana ont atteint chaque finale entre 1963 et 1970, en remportant trois. Le Cameroun a reproduit cette domination au tournant du millénaire, et la Côte d’Ivoire a consolidé sa réputation dans les séances de tirs au but haletantes, l’emportant aux penalties en 1992 et 2015.
Finales gravées dans la mémoire collective
La finale de 1992 à Dakar a duré