Hong Kong met en lumière la médiation
Le port de Hong Kong a servi de toile de fond cette semaine alors que l’Organisation Internationale pour la Médiation, IOMed, ouvrait sa première session de travail du 15 au 20 octobre, rassemblant des diplomates et juristes des cinq continents.
Pour les observateurs, ce rassemblement marque une étape importante dans la codification de la résolution pacifique des différends, un concept présent dans la Charte des Nations Unies qui manquait depuis longtemps d’une institution dédiée aux tensions entre États et acteurs privés dans le commerce transfrontalier.
Délégation congolaise à la table
Le Congo-Brazzaville a participé avec une délégation dirigée par l’Ambassadeur Guy Nestor Itoua, secrétaire général au Ministère des Affaires Étrangères, de la Francophonie et des Congolais de l’Étranger, démontrant l’intention de Brazzaville de rester visible dans les architectures juridiques et économiques émergentes.
L’agenda d’Itoua mêlait protocole et pragmatisme : suivre les négociations façonnant les statuts de l’IOMed et, en marge, évaluer les qualifications de la candidate au poste de secrétaire général Teresa Cheng avant le vote décisif prévu le 20 octobre.
Teresa Cheng cherche le soutien de Brazzaville
Cheng, ancienne secrétaire à la justice de Hong Kong, a demandé une rencontre privée avec l’envoyé congolais pour solliciter le soutien de Brazzaville à sa candidature, soulignant qu’une légitimité géographique large sera cruciale pour la crédibilité initiale de l’organisation.
Elle était accompagnée de Zhou Qian, directeur général des affaires juridiques au bureau de Hong Kong du Ministère chinois des Affaires Étrangères, une présence qui a renforcé l’intérêt de Pékin pour un profil de leadership acceptable aux membres africains, asiatiques et latino-américains.
Relations sino-congolaises de longue date
Selon des notes diplomatiques partagées après la réunion, l’Ambassadeur Itoua a souligné « l’intensité de l’amitié et de la coopération unissant la République du Congo et la République populaire de Chine », une relation encore renforcée par leur coprésidence du Forum sur la Coopération Chine-Afrique.
L’envoyé a ajouté que le vote du Congo reflétera son attachement aux solutions multilatérales et son attente que le nouveau secrétaire général maintienne une porte ouverte aux préoccupations des pays en développement, particulièrement dans les infrastructures, l’énergie et le commerce numérique où la médiation rejoint souvent les priorités souveraines.
Un paysage commercial en évolution rapide
Les considérations commerciales étaient présentes en arrière-plan. Brazzaville considère la plateforme IOMed comme un outil complémentaire à l’accès en franchise de droits dont elle bénéficie déjà pour une large gamme d’exportations congolaises vers la Chine, une facilité annoncée dans le cadre du FOCAC.
Les responsables de l’autorité portuaire de Pointe-Noire affirment qu’un règlement plus rapide des différends pourrait réduire le coût du transport du manganèse, du bois et des intrants agro-industriels, tandis que les investisseurs du pôle fintech naissant de Brazzaville estiment qu’une médiation prévisible les aidera à attirer des capitaux asiatiques.
Le mandat historique de l’IOMed
L’IOMed a été officiellement créée à Hong Kong le 30 mai 2025, mais l’idée d’un organisme international de médiation remonte à près d’un siècle aux débats au sein de la Société des Nations, refaisant surface chaque fois que les conflits commerciaux dépassaient les frontières.
Contrairement aux centres d’arbitrage qui rendent des jugements contraignants, l’IOMed est conçue pour offrir d’abord un dialogue facilité, utilisant des médiate