Signature historique d’un traité bilatéral d’investissement
Un nouveau traité bilatéral d’investissement reliant le Congo-Brazzaville et la Fédération de Russie a été signé, ont confirmé des responsables à Brazzaville. Conduit par vidéoconférence, l’accord promet la promotion et la protection réciproques des flux de capitaux, signalant une étape calibrée vers une interdépendance économique plus profonde.
Le ministre de la Coopération internationale et de la Promotion du partenariat public-privé Denis Christel Sassou Nguesso a signé le document à Brazzaville, tandis que le ministre russe du Développement économique Maxim Reshetnikov a exécuté les documents homologues à Moscou, illustrant la diplomatie hybride de plus en plus favorisée dans le paysage d’investissement post-pandémique.
Protections juridiques au cœur de l’accord
Les responsables ont décrit le traité comme une « pierre angulaire » pour les entreprises désireuses de s’étendre au-delà de leurs marchés nationaux. En verrouillant des clauses de traitement juste et équitable, le texte vise à protéger les investisseurs contre les mesures arbitraires, l’expropriation sans compensation ou les barrières discriminatoires qui peuvent éroder la confiance et retarder le financement des projets.
L’accord fait également référence au libre transfert des bénéfices et à la rapatriation des capitaux, des dispositions largement alignées sur la loi congolaise sur l’investissement et le réseau d’accords bilatéraux de la Russie. Les mécanismes d’arbitrage s’appuient sur des lieux internationalement reconnus, offrant un forum neutre en cas d’escalade de différends commerciaux.
Opportunités pour une croissance diversifiée
Pour Brazzaville, la signature complète les efforts en cours pour attirer des financements diversifiés au-delà des hydrocarbures. Les données gouvernementales montrent que l’investissement direct étranger non pétrolier a augmenté régulièrement depuis 2021, avec l’agro-industrie, la transformation du bois et les infrastructures numériques attirant l’attention de partenaires en Asie, en Europe et dans le Golfe, aux côtés des alliés traditionnels.
Les entreprises russes, quant à elles, explorent de nouveaux points d’ancrage sur la façade atlantique de l’Afrique centrale. Les responsables à Moscou ont récemment mis en avant les opportunités dans les services miniers, la modernisation ferroviaire et la logistique de la chaîne du froid, s’appuyant sur l’expertise technique déjà déployée dans d’autres marchés de la CEMAC depuis 2019.
Dans une brève déclaration, M. Reshetnikov a déclaré que le pacte « crée des conditions prévisibles pour les communautés d’affaires et débloquera des coentreprises qui génèrent de l’emploi dans les deux nations ». Son homologue congolais a souligné l’alignement de l’accord avec le plan national de développement visant le statut d’économie émergente d’ici 2030.
Les analystes notent que le commerce bilatéral, bien que modeste à un peu plus de 60 millions de dollars l’année dernière, offre une marge de progression importante. Les engrais, les céréales et les machines lourdes dominent déjà les volumes, mais les services énergétiques et les technologies de l’information sont identifiés comme des segments potentiels de rupture une fois que les assurances juridiques se traduiront en accords concrets.
Prochaines étapes : Forums et ratification
La Chambre de commerce congolaise annonce qu’un forum d’affaires Russie-Congo est en préparation pour début 2024 afin de mettre en relation les investisseurs avec des partenaires locaux. Il suivrait le modèle des précédentes rencontres avec la Turquie et les Émirats arabes unis qui ont produit des protocoles d’accord dans l’agritech et les ports.
Les experts juridiques consultés à Brazzaville soulignent que le traité doit maintenant passer par les procédures de ratification