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samedi, décembre 13, 2025

Central Africa Investment Forum Debuts in Brazzaville

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Brazzaville se positionne comme plaque tournante régionale

Le 3 novembre, les halls de marbre du Centre international des conférences de Brazzaville se sont remplis de membres du gouvernement, de banquiers et d’entrepreneurs à l’ouverture du premier Forum économique de l’Afrique centrale sur la croissance et l’investissement (FECIAC), organisé sous les auspices de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale.

Ce forum de trois jours, organisé par le Haut Conseil des affaires d’Afrique centrale en partenariat avec la CEEAC, a pour ambition déclarée de mettre en avant des projets bancables et de faciliter la voie vers un marché régional véritablement intégré, à un moment où la Zone de libre-échange continentale africaine redéfinit les corridors commerciaux.

Le gouvernement promet un environnement favorable aux entreprises

Représentant le Premier ministre, le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Intégration régionale a déclaré aux délégués que Brazzaville souhaitait « un climat des affaires à la hauteur du potentiel de nos sols et de nos esprits », citant l’agriculture, l’énergie, les transports et les technologies numériques comme des priorités dans lesquelles un investissement coordonné pourrait accroître la prospérité partagée.

Ses remarques ont été reprises par le secrétaire général de la CEEAC, qui a soutenu que les États d’Afrique centrale devaient passer « des déclarations aux pipelines concrets », notant que seulement quatre pour cent du commerce intra-africain provient actuellement de la sous-région malgré un PIB combiné d’environ 180 milliards de dollars.

Le financement des infrastructures en tête de l’ordre du jour

Le thème choisi pour cette première édition – accélérer les investissements pour financer les infrastructures et construire des chaînes de valeur régionales – reflète les inquiétudes persistantes que des routes, des ports et des réseaux énergétiques inadéquats maintiennent les zones enclavées du Cameroun, du Tchad ou de la République centrafricaine déconnectées des nœuds d’exportation côtiers comme Pointe-Noire et Douala.

La Banque africaine de développement estime le déficit annuel en infrastructures de la région à près de 10 milliards de dollars ; les organisateurs du forum voient ce manque comme une opportunité d’investissement. « La préparation des projets est le talon d’Achille », a observé un économiste pays de la BAD, exhortant les gouvernements à regrouper des projets plus petits en paquets plus larges et finançables.

Le secteur privé recherche les marchés régionaux

Un entrepreneur congolais et vice-président du FEC estime que le commerce entre les membres de la CEEAC peut passer de huit à dix pour cent de leurs échanges commerciaux en trois ans si les obstacles douaniers tombent. Il évoque l’usine de traitement du cuivre que son groupe prévoit près de Dolisie, destinée à approvisionner les fabricants de câbles gabonais.

Des groupes internationaux ont également signalé leur intérêt. La Banque arabe pour le développement économique en Afrique a amené une équipe spécialisée dans le financement mixte, tandis que Proparco de France et la JBIC du Japon ont programmé des réunions bilatérales avec des start-up ciblant les mini-réseaux renouvelables, selon l’agenda provisoire des organisateurs.

La BEAC plaide pour la substitution aux importations

Des chiffres concrets de la banque centrale de la région ont encadré le débat. Le gouverneur de la BEAC a rappelé aux participants que les États d’Afrique centrale dépensent environ 12 000 milliards de francs CFA, près de 20 milliards de dollars, chaque année en importations qui pourraient souvent être sourcées localement, des aliments transformés au ciment.

« Attendre n’est plus une option ; la coordination l’est », a déclaré le gouverneur, exhortant les gouvernements à ouvrir les frontières et à harmoniser les normes. Il a cité l’assouplissement récent des règles de change par la BEAC comme un signal que les autorités monétaires sont prêtes à soutenir les investisseurs souhaitant fabriquer dans la région.

La ZLECAF offre un nouveau levier

Plusieurs intervenants ont soutenu que la Zone de libre-échange continentale africaine, entrée dans sa phase de commerce guidé l’année dernière, modifie le calcul coûts-avantages. En alignant les réglementations sur la ZLECAF, la CEEAC peut se présenter comme un marché de 200 millions de consommateurs, attirant des chaînes d’approvisionnement qui s’arrêtent actuellement au Kenya, au Nigeria ou en Afrique du Sud.

Le ministre camerounais des Mines a souligné qu’un tel alignement doit s’accompagner de règles de contenu local. « Si le cobalt quitte Ndola pour l’Europe sans valeur ajoutée, nous passons à côté de l’essentiel », a-t-il affirmé, évoquant des initiatives régionales de raffinage de qualité batterie en discussion avec des homologues congolais.

Reconnaissance pour les champions de l’intégration

La cérémonie d’ouverture s’est conclue par la remise de prix à des entreprises considérées comme des champions de l’intégration régionale. L’opérateur de télécommunications Airtel Congo a reçu un trophée pour l’expansion des transferts d’argent mobile transfrontaliers, tandis que l’opérateur ferroviaire gabonais Setrag a été honoré pour l’introduction d’une norme commune de wagons facilitant le mouvement des marchandises entre Libreville, Owendo et le nord du Congo.

Une dynamique vers des projets concrets

S’adressant aux journalistes par la suite, le ministre a déclaré que les résultats du forum alimenteraient le plan national de développement que l’administration du président Denis Sassou Nguesso élabore pour 2025-2029. Il a souligné que les projets identifiés lors du FECIAC pourraient bénéficier de garanties souveraines à l’étude au ministère des Finances.

Les organisateurs ont annoncé qu’un comité de suivi publierait un premier rapport d’avancement en mars, suivant les engagements signés à Brazzaville. Une deuxième édition du forum est provisoirement prévue à Libreville en 2025, donnant aux gouvernements dix-huit mois pour transformer les mémorandums en chantiers.

Les parties prenantes espèrent un impact durable

Que des accords se concrétisent ou non, le rassemblement a envoyé un signal politique que l’Afrique centrale entend saisir le moment du commerce continental. « Intégrer nos marchés n’est plus un slogan, c’est notre plan de survie », a conclu le ministre, recevant des applaudissements qui ont résonné longtemps après l’extinction des lumières.

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