Poussée vers des marchés publics transparents au Congo
La République du Congo a achevé une campagne de sensibilisation nationale visant à intégrer tous les acheteurs publics dans le même cadre réglementaire moderne. Les responsables affirment que cette réforme marque une étape décisive vers des marchés publics transparents, un domaine longtemps considéré comme essentiel pour la confiance des investisseurs et l’utilisation prudente de l’argent des contribuables.
La campagne s’est articulée autour de trois ateliers, chacun destiné aux unités de la fonction publique connues localement sous le nom de Cellules de gestion des marchés publics, ou CGMP. Après les sessions de Pointe-Noire et Brazzaville, la dernière étape s’est tenue à Ouesso, capitale du département forestier de la Sangha, le 22 octobre.
L’atelier d’Ouesso couronne la tournée de trois villes
Dans l’auditorium frais surplombant la rivière Sangha, les praticiens de huit départements du nord ont comparé leurs expériences en matière de planification, d’appels d’offres et de suivi des contrats. Les formateurs ont revisité chaque étape, depuis l’élaboration des plans annuels d’achat jusqu’à la publication des attributions sur les portails officiels, garantissant que les règles lues sur papier se traduisent en réflexes quotidiens.
Le préfet a ouvert la réunion en rappelant que « la transparence, la responsabilité et l’équité doivent devenir des principes non négociables. » Ses remarques ont fait écho à l’engagement du gouvernement de 2021 d’ancrer les réformes de gouvernance dans les réalités locales et de les étendre au-delà des pôles économiques de la côte.
Les participants ont examiné des cas concrets dans les domaines des infrastructures, de la restauration scolaire et des fournitures de santé. En associant la législation aux expériences de terrain, les facilitateurs ont déclaré que l’atelier aide les départements à détecter les signes avant-coureurs de dépassements de coûts ou de lacunes procédurales, protégeant ainsi les ressources publiques limitées.
Nouveau cadre juridique expliqué clause par clause
Une grande partie du programme s’est concentrée sur la récente refonte du code des marchés publics du Congo. Les formateurs ont détaillé des innovations telles que des délais d’évaluation des offres rationalisés et des divulgations plus strictes des conflits d’intérêts. Selon la Direction générale du contrôle des marchés publics, ces changements réduisent la discrétion et clarifient les responsabilités à chaque niveau.
Les responsables des CGMP ont été guidés à travers des formulaires standard qui remplacent les modèles sur mesure, une mesure conçue pour freiner la fragmentation. « Des documents uniformes accélèrent les audits et apportent une sécurité juridique aux fournisseurs », a déclaré un inspecteur principal à l’audience, soulignant que l’harmonisation évite aux entreprises les coûts d’apprentissage de multiples systèmes.
Les sessions ont également mis en lumière les sanctions pour non-conformité, y compris la suspension des responsables concernés. Bien que le ton soit resté instructif plutôt que punitif, les facilitateurs ont insisté sur le fait que la vigilance est intrinsèque à une réforme crédible et que la dissuasion doit accompagner le renforcement des capacités.
Le PAGIR et la Banque mondiale soutiennent le financement
Les trois ateliers ont été financés par le Programme d’accélération de la gouvernance institutionnelle et des réformes, connu sous son acronyme français PAGIR. Cette initiative, cofinancée par la Banque mondiale dans le cadre d’une enveloppe PforR axée sur les résultats, alloue des ressources une fois que des étapes telles que l’achèment de la formation sont vérifiées indépendamment.
Des responsables de la Banque mondiale, participant à distance, ont félicité le Congo d’avoir atteint les premières cibles. Ils ont souligné que des marchés publics transparents augmentent l’impact sur le développement de chaque franc emprunt