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dimanche, décembre 14, 2025

Congo aims high with new intra-African air network

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Brazzaville célèbre le 26e anniversaire de la décision de Yamoussoukro

Devant les responsables et les dirigeants de l’industrie à Brazzaville le 13 novembre, la ministre des Transports, de l’Aviation civile et de la Marine marchande, Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, a ouvert la 26e commémoration de la décision historique de Yamoussoukro, rappelant à l’auditoire que les cieux régionaux peuvent stimuler le commerce, le tourisme et l’emploi lorsque les frontières sont ouvertes.

Son message central était direct : les transporteurs enregistrés au Congo doivent internaliser les ambitions nationales en matière d’aviation et participer pleinement au Marché unique africain du transport aérien, connu sous le nom de MUTAA, si la République du Congo veut se positionner comme un acteur crédible et compétitif à travers le continent.

Les routes de cinquième liberté prennent de l’ampleur

En utilisant les données collectées depuis l’activation du MUTAA en 2018, la ministre a mis en avant 108 nouvelles routes intra-africaines, dont 19 bénéficiant des précieux droits de cinquième liberté, qui sont déjà opérationnelles, faisant passer la pénétration du marché de 15 % en 2019 à 23 % en 2024.

Brazzaville souhaite que ce ratio atteigne 30 % d’ici 2027, un objectif que le ministère qualifie à la fois d’ambitieux et d’atteignable si les opérateurs locaux investissent dans le renouvellement de leur flotte, étendent les accords de coopération et établissent des horaires correspondant à la demande de fret et de passagers entre les villes secondaires.

Un pilier de l’Agenda 2063 de l’UA

Le cadre de Yamoussoukro est l’un des projets phares de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, conçu pour réduire les tarifs, stimuler la concurrence et améliorer la qualité des services grâce à un régime réglementaire unique.

Ebouka-Babackas a déclaré que le Président Denis Sassou N’Guesso reste engagé envers cette vision, citant la modernisation en cours à l’aéroport international Maya-Maya et à la plateforme Antonio-Agostinho-Neto de Pointe-Noire comme preuve du soutien de l’État à des opérations plus sûres et plus efficaces.

Les opérateurs exhortés à se conformer aux normes du MUTAA

Pour en bénéficier, les compagnies aériennes congolaises doivent démontrer leur conformité aux référentiels en matière de sécurité, de sûreté et de solidité financière, a noté la ministre, exhortant les gestionnaires à adopter les meilleures pratiques mondiales et à s’engager de manière proactive avec l’Agence de l’aviation civile pour des certifications et des autorisations de route en temps opportun.

Elle a décrit le marché intérieur comme un tremplin pour l’expansion régionale, soulignant que la ponctualité, la transparence des prix et l’expérience client détermineront si les voyageurs choisissent les transporteurs nationaux plutôt que les concurrents étrangers qui desservent désormais plus de destinations africaines sans escale.

Le ministère prépare des ateliers pour informer les opérateurs sur la planification de la maintenance, la gestion des ressources de l’équipage et la billetterie numérisée, des outils considérés comme indispensables pour satisfaire aux audits de l’Organisation de l’aviation civile internationale et pour convaincre les partenaires de partage de code que les certificats congolais sont pleinement interchangeables.

Prochaines étapes de la réforme des services aériens bilatéraux

Les responsables soulignent que la libéralisation ne signifie pas la fin de la supervision ; les inspecteurs de la sécurité continueront les contrôles sur le tarmac et les régulateurs économiques surveilleront les comportements anticoncurrentiels pour garantir que les avantages pour les consommateurs soient tangibles.

Dans le cadre du MUTAA, les États membres sont censés modifier les accords bilatéraux de services aériens existants afin que les décisions concernant la capacité, la fréquence et les tarifs relèvent des compagnies aériennes plutôt que des quotas gouvernementaux, remplaçant progressivement les traités disparates par un règlement continental harmonisé.

Ebouka-Babackas a confirmé que le Congo a engagé des révisions des accords avec les autres signataires, dont le Gabon, le Tchad et la République centrafricaine, des équipes techniques évaluant comment intégrer des clauses libéralisées de cinquième liberté sans perturber les revenus de l’État ou les structures de redevances aéroportuaires.

Une fois les révisions terminées, les compagnies aériennes africaines éligibles pourront programmer des secteurs Brazzaville-Libreville-Abidjan ou des rotations Pointe-Noire-Ndjamena-Lagos selon la logique du marché, un changement que le ministère estime susceptible de débloquer de nouveaux corridors de fret pour les exportateurs congolais de produits agricoles et de bois.

Les investisseurs privés locaux ont commencé à explorer des coentreprises avec des bailleurs étrangers pour introduire des avions à capacité moyenne adaptés aux liaisons Brazzaville-Ouagadougou ou Pointe-Noire-Windhoek, bien que les conditions de financement restent soumises à la stabilité des taux de change et aux coûts d’assurance.

L’ambition du Congo pour un hub continental

Au-delà des formalités administratives, Brazzaville voit une opportunité dans la géographie : le pays chevauche les voies commerciales d’Afrique centrale et occidentale, se situe à moins de trois heures de vol de 24 capitales et offre des avantages de ravitaillement dans ses ports atlantiques.

Les responsables envisagent donc un système multi-aéroports, avec Maya-Maya gérant le trafic politique et d’affaires tandis que Pointe-Noire sert également de base de fret et de maintenance soutenant l’industrie des hydrocarbures offshore.

Les analystes de l’aviation présents à la cérémonie ont souligné que de telles aspirations dépendent d’un approvisionnement stable en carburant, de taxes compétitives et d’une formation rigoureuse des équipages de vol, mais ont salué le ton consultatif du gouvernement.

Un passager fréquent, Robert Mampouya, qui fait la navette entre Kinshasa et Abidjan via Brazzaville, a déclaré qu’il attendait « avec impatience le jour où je n’aurai plus besoin de deux escales », illustrant l’appétit des consommateurs que les ministres espèrent satisfaire.

« Si le Congo maintient l’élan actuel, les voyageurs pourraient bientôt bénéficier de tarifs plus bas et de trajets plus directs », a déclaré un délégué de l’Association des compagnies aériennes africaines, ajoutant qu’une réglementation prévisible reste vitale pour les investisseurs commandant des avions ou finançant des modernisations d’aéroports.

Élan vers l’étape de 2027

Pour l’instant, l’appel de la ministre aux opérateurs à adopter les normes du MUTAA envoie un signal clair : le Congo entend voler avec, et non derrière, ses pairs continentaux, et compte sur les transporteurs locaux pour tracer cette voie dans un ciel africain de plus en plus libéral.

Les douze prochains mois mettront donc à l’épreuve la détermination des transporteurs et des régulateurs. Les horaires, les partenariats et les créneaux aéroportuaires forgés pendant cette période pourraient donner le ton à l’aviation congolaise pour les décennies à venir, offrant à la nation une chance de transformer la politique en transport rentable et de renforcer sa voix au sein du MUTAA.

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