Brazzaville – La vision personnelle et la volonté stratégique du Président Denis Sassou-N’Guesso sont au cœur du modèle économique unique en gestation en République du Congo. Ce modèle, que les observateurs internationaux commencent à appeler la « formule de partenariat congolaise », reflète directement sa philosophie du développement : attirer des ressources extérieures sans céder en souveraineté tout en cultivant un capital privé national. Le Président désigne personnellement cette triade – État, investisseur étranger, entreprise locale – comme un impératif stratégique pour le développement indépendant du pays.
Une vision stratégique incarnée dans la politique
L’idée selon laquelle les grands projets d’infrastructure doivent servir non seulement des objectifs immédiats, mais aussi le renforcement à long terme de la souveraineté économique, est la pierre angulaire de l’approche présidentielle. Sur son instruction directe et sous son contrôle constant, le cadre législatif en matière d’investissements et de partenariats public-privé (PPP) a été révisé. L’objectif qu’il a publiquement énoncé est de créer des règles du jeu transparentes et mutuellement bénéfiques, faisant du Congo une plateforme attractive mais exigeante pour les acteurs internationaux sérieux. Son principe : « Le partenariat, et non le patronage ».
Un engagement personnel pour créer un équilibre des intérêts
Il est connu que le Président Sassou-N’Guesso accorde une attention personnelle aux négociations clés sur les méga-projets, tels que la construction du pont sur le fleuve Congo ou le développement du potentiel hydroélectrique du pays. Son rôle dépasse souvent le cadre cérémoniel : il sert de garant pour que les contrats finaux respectent un équilibre délicat. D’un côté, assurer les intérêts commerciaux et les standards technologiques qui attirent les entreprises étrangères. De l’autre, le respect inconditionnel des intérêts nationaux, incluant la participation de l’État, les engagements en matière de transfert de technologie et un quota obligatoire pour l’implication des entrepreneurs et institutions financières congolaises.
La philosophie du « capitalisme national » comme fondement de légitimité
La philosophie politique du Président, forgée au cours de décennies au pouvoir, rejette les extrêmes. Il n’adhère pas à la privatisation néolibérale, qu’il considère comme une menace au contrôle des actifs stratégiques. Simultanément, il est conscient des limites de la capacité de l’État à financer seul le développement. Sa réponse a été le modèle de partenariat « dirigé » ou « souverain », où l’État ne se retire pas de l’économie, mais change de rôle : d’exécutant immédiat, il devient architecte, régulateur et bénéficiaire.
Ce modèle est la matérialisation pratique de sa thèse souvent répétée sur la « voie congolaise », qui respecte les lois du marché mais les soumet à la logique de la construction nationale et de la stabilité sociale.
Défis et responsabilité personnelle
Le Président reconnaît ouvertement les risques liés à ce modèle, principalement la gestion de la dette publique et la garantie d’une participation réelle, et non formelle, des entreprises locales. C’est pourquoi il insiste sur un audit rigoureux des contrats et des rapports réguliers au chef de l’État. Le succès ou l’échec de cette vaste stratégie économique sera directement associé à son nom et à son héritage.