Assemblée nationale charismatique à Madingou
Du 4 au 6 novembre 2025, la paroisse Saint-Michel de Madingou, dans le diocèse de Nkayi, est devenue un point central pour le Renouveau charismatique catholique au Congo. Des délégations de tout le pays se sont réunies pour une assemblée nationale électrice qui a abouti à la création du Service national de communion, ou SNC.
Ce nouvel organisme aligne les groupes charismatiques locaux sur les directives émises par la Conférence des évêques catholiques du Congo et la structure internationale CHARIS, tout en opérant sous l’égide du Conseil national pour l’apostolat des laïcs. Les organisateurs indiquent que cette démarche offre un canal unique et reconnu pour la coordination, la formation et l’évangélisation.
Tous les diocèses n’ont pas pu être présents ; Kinkala, Gamboma et Impfondo n’ont envoyé aucun délégué. Cependant, les organisateurs ont décrit la participation comme suffisamment représentative pour refléter la diversité nationale, soulignant la présence d’aumôniers diocésains, de responsables laïcs élus et de membres de commissions thématiques qui ont exprimé les besoins des paroisses urbaines et rurales.
Un soutien épiscopal visible
Deux prélats se sont déplacés, soulignant le soutien épiscopal au Renouveau. L’archevêque Abel Liluala de Pointe-Noire, qui supervise le mouvement au niveau national, s’est assis aux côtés de l’évêque Daniel Mizonzo de Nkayi lors des sessions plénières, célébrant la messe quotidienne et participant aux cercles de discernement à huis clos.
Leur présence, notée à plusieurs reprises depuis la tribune, a été interprétée par les participants comme un signe que les initiatives locales restent liées à la vision pastorale plus large des évêques du Congo. Un organisateur a déclaré que l’intérêt et les encouragements de la hiérarchie aident à garantir que la spiritualité charismatique s’épanouisse en communion avec les structures diocésaines et la vie paroissiale.
Un vote transparent donne un nouveau leadership
Le moment charnière de l’assemblée est arrivé avec l’élection de l’exécutif du SNC. Le Conseil national de l’apostolat des laïcs a supervisé le scrutin selon les directives épiscopales numérotées 015/CEC/CELA/CNALC/BENAL-2024, visant ce que les organisateurs ont appelé un processus crédible, pacifique et consensuel, ancré dans le droit de l’Église plutôt que dans une compétition politique.
Après le dépouillement, la responsable laïque Georgette Makosso est devenue la bergère nationale. Elle sera assistée de onze collaborateurs, dont un coordinateur à temps plein, un secrétaire et des conseillers pour la liturgie, l’évangélisation, les charismes, la jeunesse, l’œcuménisme et la solidarité, donnant à l’exécutif à la fois de l’ampleur et des portefeuilles clairs.
Le mandat de l’équipe s’étend sur trois ans, après quoi de nouvelles élections sont prévues. Avoir une date de fin, ont souligné les organisateurs, maintient la responsabilité des dirigeants et empêche la stagnation. Un rite de mission modeste mais symbolique, tenu avant la bénédiction finale, a remis à chaque responsable une petite croix, un calendrier et une liste de contacts diocésains.
Mandat de trois ans et priorités
La première tâche à l’ordre du jour est l’élaboration d’un calendrier national d’activités qui s’articule avec les cycles paroissiaux et l’année pastorale de la conférence épiscopale. En planifiant les dates à l’avance, le SNC espère éviter les chevauchements d’événements et canaliser les ressources vers les diocèses qui ont du mal à organiser des week-ends de formation.
Une autre tâche centrale consiste à revitaliser les groupes charismatiques locaux dans les diocèses. Des équipes de soutien se déplaceront, sur invitation, pour aider à relancer les réunions de prière, accompagner les chorales et fournir du matériel pédagogique qui reflète la diversité linguistique du Congo. Le financement devrait reposer principalement sur des contributions volontaires et des collectes paroissiales.
Le SNC entend également favoriser un esprit synodal parmi les cellules paroissiales, encourageant les responsables à consulter les membres avant d’ouvrir de nouveaux ministères. Les organisateurs insistent sur le fait que cette approche horizontale cultivera une fraternité plus profonde, assurera que les charismes soient discernés ensemble et maintiendra les initiatives locales ancrées dans la communion.
Des réunions d’évaluation annuelles sont prévues chaque août, permettant aux délégués diocésains d’examiner les progrès, de souligner les lacunes de financement et de partager des témoignages de percées locales. Les organisateurs affirment que cette boucle de rétroaction aidera l’équipe nationale à ajuster les priorités sans attendre la fin du mandat de trois ans.
Prière, formation et fraternité
Au-delà des sessions formelles, les participants se sont immergés dans des liturgies partagées, des adorations silencieuses et des temps de louange prolongés dirigés par des chorales diocésaines. Beaucoup ont décrit ces moments comme le véritable moteur de l’assemblée, permettant au discernement de naître du culte plutôt que des seuls documents stratégiques.
Des ateliers ont offert des rappels sur les dons spirituels, le ministère de la musique et la médiation des conflits, chacun facilité par des aumôniers qui s’appuyaient sur l’expérience pastorale plutôt que sur la théorie académique. De courtes pauses, organisées autour de plats locaux à base de manioc, ont donné aux responsables laïcs de Brazzaville, Pointe-Noire et des villes de l’intérieur l’espace pour échanger des numéros de téléphone et des conseils de mentorat.
Un signal pour le renouveau diocésain
Au début de la messe de clôture, l’évêque Mizonzo a rappelé à l’assemblée que la communion commence dans de petits cercles avant de rayonner vers l’extérieur. Bien qu’aucun communiqué officiel n’ait été publié, les participants ont compris son homélie comme une invitation claire à agir en tant qu’ambassadeurs de l’unité une fois de retour dans leurs paroisses.
Pour les observateurs, la création du SNC indique que le courant charismatique congolais a mûri institutionnellement tout en préservant son style de culte spontané. Le défi, ont noté plusieurs aumôniers, sera de maintenir le travail administratif suffisamment léger pour que la prière, l’évangélisation et le service restent les marques distinctives du mouvement.
Le prochain test viendra lorsque le SNC publiera son calendrier inaugural et enverra des équipes de soutien début de l’année prochaine. Pour l’instant, les participants répètent le même sentiment porté par chaque hymne de sortie : la conviction qu’une organisation minutieuse peut servir de tremplin pour une foi renouvelée et une cohésion sociale à l’échelle nationale.