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jeudi, octobre 23, 2025

Congo Mourns Soukous Icon Pierre Moutouari, 75

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Première étincelle à Brazzaville

La nouvelle de la mort de Pierre Moutouari le 8 octobre 2025 s’est d’abord répandue parmi les musiciens de Poto-Poto avant de se propager dans tout Brazzaville. Le Ministère de la Culture a salué « un serviteur dévoué de l’harmonie nationale », soulignant comment la carrière du chanteur a commencé lorsqu’il a remporté un concours amateur gouvernemental en 1968.

Élevé dans une famille où les tambours ponctuaient chaque célébration, le jeune guitariste a rapidement troqué les cordes contre un microphone. Son frère aîné, le célèbre Kosmos Moutouari, l’a accueilli dans Bantou de la Capitale. La rumba raffinée de l’orchestre a offert à Pierre la scène qui allait bientôt alimenter des ambitions plus larges.

Avant-garde du rythme soukous

Pierre trouvait le tempo de la rumba trop lent pour la jeunesse urbaine agitée. En rejoignant Sinza Kotoko au début des années 1970, il a poussé un rythme plus rapide, axé sur la guitare, que les critiques ont plus tard qualifié de soukous. En quelques mois, son ténor flottait sur des succès régionaux tels que « Vévé nga na lingaka » et « Ma Loukoula ».

La chorégraphie serrée du groupe a remporté l’or au Festival panafricain de la jeunesse de 1973 à Tunis, faisant du jeune homme de 23 ans un nom continental. Les commentateurs se souviennent de cette performance tunisienne comme de « la fête de sortie du soukous », Moutouari étant mis en lumière pour avoir fusionné les harmonies folkloriques et l’amplification moderne.

Années parisiennes et succès en or

Après avoir brièvement dirigé le projet éphémère Les Sossa, Moutouari s’installe dans la banlieue parisienne de Montreuil en 1979, signant avec le label afro-caribéen Safari Ambiance. Les collaborations avec Jacob Desvarieux, cofondateur de Kassav’, et l’arrangeur Ignace Nkounkou ont affiné son art en studio et élargi son attrait au-delà de l’Afrique centrale.

Les sessions ont produit « Koundou », « Mbekani », et surtout « Missengue », dont le refrain irrésistible s’est vendu à plus de 50 000 exemplaires et a obtenu un disque d’or en 1982. Kassav’ a ensuite cité le riff sur « Madiagana », consolidant la chanson comme un pont entre la rumba, le soukous et le zouk.

Les singles suivants « Aïssa », « Julienne » et « Saïle » ont gardé les pistes de danse bondées d’Abidjan à Bruxelles. L’animateur radio français Georges Collinet a qualifié Moutouari de « l’homme qui a appris à l’Europe à prononcer les pas de ndombolo », un hommage que le chanteur a accueilli avec un sourire timide lors d’une émission télévisée ORTF en 1984.

Mentor et entrepreneur résilient

De retour définitif à Brazzaville en 1986, Moutouari a investi ses royalties dans un studio modeste où il coachait des adolescents sur la technique vocale et la présence scénique. Sa fille, Michaël, est sortie de ces sessions ; leur album commun « Héritage » a été salué pour son dialogue intergénérationnel.

L’artiste s’est également lancé dans la distribution de disques à partir de 1993, espérant raccourcir la route entre les studios et les marchés de rue. Cependant, un conflit armé en 1997 a détruit son entrepôt de Pointe-Noire. « J’ai perdu des bandes, des presses, des souvenirs – mais pas la foi », a-t-il déclaré dans une interview en 2005.

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