Une réunion à Brazzaville souligne les liens stratégiques
Le 11 novembre, le Président du Sénat a accueilli l’Ambassadeur d’Afrique du Sud à Brazzaville. La conversation d’une heure a porté sur l’intensification de la coopération parlementaire, une dimension que les deux responsables ont décrite comme vitale pour améliorer une relation bilatérale déjà ancrée dans les échanges politiques et de défense.
S’adressant aux journalistes, l’Ambassadeur a souligné que les échanges directs entre les deux législatures permettraient à chaque partie de « bénéficier de ce que l’autre pays fait ». Il a suggéré des ateliers conjoints, des détachements de personnel et une observation mutuelle des auditions en commission comme outils pratiques pour accélérer l’apprentissage institutionnel.
Le Président du Sénat, qui préside la chambre depuis 2017, a accueilli favorablement la proposition, rappelant que la diplomatie législative complète depuis longtemps la politique étrangère officielle du Congo. « Nos chambres reçoivent régulièrement des pairs d’Afrique et d’ailleurs ; l’expérience de l’Afrique du Sud enrichira cette pratique », a-t-il déclaré, selon les participants à la réunion à huis clos.
Une histoire forgée dans la solidarité
Alors que la visite était centrée sur la technique parlementaire, la mémoire historique planait en arrière-plan. L’Ambassadeur a remercié Brazzaville pour son soutien pendant la lutte contre l’apartheid, notant que l’accueil par le Congo d’activistes en exil et le lobbying diplomatique « nous ont permis de laisser ce système derrière nous ».
Le rappel de l’ambassadeur a résonné avec les législateurs congolais qui considèrent la solidarité anticoloniale comme faisant partie de l’identité nationale. De leur point de vue, le capital moral accumulé dans les années 1980 peut désormais être traduit en programmes conjoints concrets, allant de la recherche sur les archives de la libération au co-parrainage de résolutions dans les forums continentaux.
Les parlements au cœur des objectifs continentaux
Au-delà du symbolisme, les deux délégations ont présenté la coopération législative comme un levier pour atteindre les objectifs de l’Union africaine. L’Ambassadeur a fait valoir que des voix parlementaires unies peuvent accélérer les décisions sur la Zone de libre-échange continentale africaine, le financement climatique et l’emploi des jeunes, des sujets que le Président du Sénat a confirmé être prioritaires dans l’agenda national du Congo.
« Les parlements doivent préparer le terrain juridique avant que les gouvernements ne puissent mettre en œuvre des initiatives phares », a déclaré l’ambassadeur aux journalistes, faisant écho à des positions fréquemment exprimées lors des sessions du Parlement panafricain. Des analystes à Brazzaville ont observé qu’un dialogue régulier entre commissions pourrait aligner les projets de loi sur les marchés publics, le contenu local et l’identification numérique, rendant les futurs traités opérationnels.
La valeur économique ajoutée, priorité de l’agenda
La diversification économique est également apparue. L’Ambassadeur a souligné que l’Afrique doit passer de l’exportation de minéraux bruts à l’ajout de valeur localement. Pour lui, les législatures peuvent élaborer des incitations fiscales, des statuts de parcs industriels et des codes miniers responsables qui attirent les investisseurs tout en retenant les revenus. Le Président du Sénat aurait approuvé, citant la stratégie naissante du Congo sur les métaux pour batteries.
Bien que la réunion n’ait produit aucun communiqué formel, des collaborateurs ont indiqué que des groupes de travail pourraient être annoncés lors de la prochaine visite de courtoisie de l’ambassadeur à l’Assemblée nationale. Les précédents mémorandums Congo-Afrique du Sud dans les domaines de la défense, du pétrole et de l’éducation ont souvent été précédés de discussions exploratoires similaires, ce qui donne aux observateurs confiance dans la voie parlementaire.
Apprendre des chefferies et des royautés
L’Ambassadeur a mis en avant un autre domaine d’apprentissage par les pairs : l’interface entre l’autorité coutumière et les institutions républicaines. Les monarchies reconnues d’Afrique du Sud, a-t-il dit, bénéficieraient de l’approche du Congo en matière de leadership traditionnel au sein des conseils départementaux. Les sénateurs ont manifesté leur intérêt pour des auditions comparatives qui pourraient améliorer l’administration rurale sans compromettre la légitimité culturelle.
Le ton diplomatique reste chaleureux et pragmatique
Les responsables congolais ont souligné que la discussion s’inscrit dans le cadre d’une coopération Sud-Sud plus large. Si les courtoisies protocolaires ont prévalu, la conversation a conservé un ton pratique, les deux parties convenant de faire circuler des projets d’ordre du jour avant la fin de l’année pour garantir des résultats précoces et des points de référence mesurables.
Des commentateurs ont noté que des relations parlementaires revigorées pourraient se traduire par des approbations de projets plus fluides pour les investisseurs sud-africains actifs dans les clusters logistiques et halieutiques de la ville portuaire. Ils prédisent que des groupes d’amitié bicaméraux pourraient se réunir en marge de foires commerciales, donnant aux acteurs économiques un accès direct aux législateurs.
Des répercussions régionales attendues
La réunion de Brazzaville a également des implications pour la sous-région d’Afrique centrale. Un diplomate a déclaré qu’il s’attend à ce que le Congo et l’Afrique du Sud co-parrainent des séminaires de renforcement des capacités au Parlement de la CEMAC à Malabo, ce qui pourrait relever le niveau du contrôle législatif dans les économies voisines.
Calendrier et prochaines rencontres
Selon le protocole diplomatique, une visite de retour d’une délégation du Sénat du Congo au Cap pourrait avoir lieu début 2024, coïncidant avec l’ouverture de la session parlementaire sud-africaine. Les observateurs estiment que des événements culturels simultanés mettraient en valeur des musiciens et des artisans, renforçant ainsi la composante de contacts entre les peuples.
Des experts appellent à un suivi continu
Un politologue avertit que les bonnes intentions peuvent s’estomper sans suivi formel. Il recommande la création d’un comité de pilotage conjoint publiant des bilans semestriels sur les motions adoptées, les visites d’échange et la sensibilisation des citoyens. « Obtenir des résultats prouvera que la diplomatie parlementaire n’est pas seulement de la photographie protocolaire », a-t-il averti.
Les parties prenantes expriment leur optimisme
Des groupes de la société civile ont exprimé leur soutien, soulignant que des auditions inclusives pourraient amplifier les perspectives des jeunes et des femmes. Un représentant d’une fédération étudiante a déclaré que des réunions virtuelles avec des homologues sud-africains démystifieraient le travail législatif. « La coopération pratique commence par un dialogue que nous pouvons tous regarder en direct », a-t-il noté.
Les perspectives restent positives
Pour l’instant, la rencontre de Brazzaville signale un élan soutenu dans une relation que les responsables décrivent comme exemplaire. En canalisant l’amitié historique vers une action parlementaire structurée, le Congo et l’Afrique du Sud semblent prêts à transformer les aspirations communes — transformation économique, intégration continentale, respect culturel — en une législation mesurable bénéficiant aux citoyens des deux côtés.