31.4 C
Congo-Brazzaville
vendredi, décembre 19, 2025

Congo Sets Bold Plan to Certify All Official Statistics

Must read

Brazzaville dévoile son initiative nationale d’assurance qualité

Des chiffres fiables façonnent de plus en plus le débat public à Brazzaville, bien que les responsables admettent que des lacunes subsistent. Cette semaine, le ministère de l’Économie, du Plan et de l’Intégration régionale a ouvert un atelier intensif conçu pour combler ces lacunes en rédigeant le premier Cadre national d’assurance qualité pour les statistiques du Congo.

Le ministre a personnellement lancé la session le 13 novembre, rappelant aux participants que des données crédibles sous-tendent chaque réforme du Plan national de développement 2022-2026. Il a salué le soutien logistique de la Banque mondiale et a exhorté les délégués à saisir le moment pour « renforcer la confiance des investisseurs » grâce à des chiffres transparents à l’échelle nationale.

À l’intérieur de l’atelier de cinq jours

Trente statisticiens de l’Institut national de la statistique, des ministères sectoriels, de la Banque centrale et des observatoires de la société civile occupent la salle de formation jusqu’au 17 novembre. Deux conseillers principaux d’Afristat les guident à travers des référentiels internationaux tels que le Cadre d’évaluation de la qualité des données du FMI et la Charte africaine de la statistique.

Le futur document prescrira des flux de travail clairs, des normes de métadonnées, des règles d’archivage et des examens par les pairs. Les responsables estiment qu’une telle discipline réduira les délais de publication, diminuera les cycles de révision et permettra aux décideurs d’évaluer les dépenses sociales ou les prévisions sur les matières premières sur la base de preuves actualisées plutôt que sur la seule intuition ou rhétorique politique.

Des données fiables pour renforcer la gouvernance

« La disponibilité de statistiques de qualité légitime la gouvernance », a déclaré le ministre aux journalistes, ajoutant que Brazzaville souhaite « gagner la confiance du plus grand nombre de partenaires au développement possible ». Selon les notes du ministère, la mobilisation des recettes intérieures pourrait augmenter de deux points de pourcentage si les planificateurs sectoriels alignent les budgets sur des ensembles de données et des indicateurs de performance nouvellement harmonisés.

Les économistes estiment que le timing est opportun. Les prix du pétrole restent volatils, tandis que l’économie non pétrolière montre une reprise prudente. « De meilleures données aideront à cibler les incitations agricoles et à améliorer les analyses de soutenabilité de la dette », a observé un universitaire dans une interview en marge de l’événement mardi après-midi.

Piliers techniques et attentes du secteur privé

Une experte d’Afristat a mis en avant quatre piliers : la pertinence, l’exactitude, l’accessibilité et la cohérence. Elle a assuré aux participants que le cadre ne serait pas un exercice théorique. « Nous attendons de chaque direction qu’elle désigne des points focaux qualité et qu’elle publie un rapport annuel de conformité que le public pourra examiner sans délai. »

Au-delà des ministères, les acteurs du secteur privé suivent de près. La Chambre de commerce soutient que des indices de production transparents pourraient réduire les coûts d’emprunt pour les industriels. « Les prêteurs évaluent le risque plus haut lorsque les données sont rares », a noté une représentante, soulignant que des indicateurs améliorés pourraient débloquer des financements verts pour les exportateurs de Pointe-Noire l’année prochaine.

Partenariat Banque mondiale et Afristat

La Banque mondiale a financé des cadres similaires au Ghana et au Rwanda et considère le Congo comme un candidat logique. « Un écosystème de preuves robuste accélère la réduction de la pauvreté », a déclaré une responsable de la Banque. Les responsables de la Banque ont confirmé une enveloppe d’assistance technique de deux ans couvrant les licences logicielles et les kits d’enquête de terrain pour les agences.

Dans le laboratoire informatique improvisé, les participants testent des progiciels statistiques qui automatisent les contrôles de cohérence. Les formateurs insistent sur la documentation de chaque hypothèse, des cadres d’échantillonnage aux ajustements saisonniers, pour faciliter les audits par les pairs régionaux. Une telle documentation, soutiennent-ils, protège également les professionnels des pressions politiques visant à modifier des chiffres ou des tendances jugés gênants.

Feuille de route et harmonisation régionale

La feuille de route prévoit de tester le cadre d’abord dans les comptes nationaux et les enquêtes auprès des ménages, avant de l’étendre aux données sur la santé, l’éducation et le climat. Un comité de pilotage présidé par le secrétaire général du ministère surveillera les étapes, soutenu par un panel indépendant composé d’universitaires, de médias et de la société civile pour un suivi supplémentaire.

Les voisins de la CEMAC ont déjà exprimé leur intérêt. Le Cameroun a adopté son propre code de qualité en 2020, tandis que le Gabon rédige des lignes directrices. L’harmonisation des méthodologies pourrait améliorer les statistiques du commerce transfrontalier et aider la banque centrale régionale à affiner sa politique monétaire, renforçant ainsi les aspirations de Brazzaville à devenir bientôt un centre de données.

Infrastructure numérique et financement des capacités

Les initiatives de transformation numérique croisent cet exercice. L’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication déploie une plateforme sécurisée d’échange de données qui pourrait héberger des microdonnées accessibles aux chercheurs selon des protocoles contrôlés. L’intégration de cette plateforme au cadre d’assurance qualité pourrait encore réduire la duplication et les coûts de stockage pour les ministères.

Les contraintes de capacités persistent. De nombreux bureaux provinciaux dépendent d’équipements vieillissants et d’une bande passante internet limitée. Le budget 2024 à venir prévoit des fonds pour des tablettes à énergie solaire et des bourses de formation. Des réunions de coordination des donateurs prévues en janvier tenteront d’aligner le soutien externe sur les jalons de l’assurance qualité pour éviter les risques de fragmentation.

Engagements de transparence et perspectives de talents

Les observateurs de la société civile saluent l’initiative mais appellent à une volonté politique soutenue. « Les cadres sont vitaux mais n’ont aucun sens si les publications statistiques sont retardées », a souligné une représentante d’un réseau pour la transparence budgétaire. Elle a exhorté le gouvernement à adopter une « loi sur le calendrier de publication » inspirée de l’expérience récente du Kenya pour un examen public en temps utile.

Pour l’instant, l’ambiance à l’intérieur de l’atelier reste optimiste. Les équipes de rédaction prévoient de finaliser les normes d’ici vendredi, de les diffuser pour commentaires en décembre et de solliciter l’approbation du cabinet début de l’année prochaine. Si le calendrier est respecté, le Congo pourrait publier ses premiers comptes nationaux avec label qualité d’ici mi-2025, voire plus tôt.

Les statisticiens espèrent que ce cadre incitera les jeunes diplômés à poursuivre des carrières dans les données, enrichissant ainsi le vivier de talents crucial pour des réformes durables.

More articles

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Latest article