L’agence de notation S&P a dégradé vendredi 17 octobre la note de la France, qui passe de AA- à un simple A+ avec une perspective stable. S&P invoque une incertitude « élevée » sur les finances publiques, en dépit de la présentation d’un budget pour 2026.

S&P a dégradé la note souveraine qu’elle attribue à la France, qui passe de AA- à un simple A+, avec une perspective stable. Comment l’agence américaine explique-t-elle cette dégradation ?
La décision a été prise en considérant divers facteurs économiques. Ce n’est pas une surprise en soi parce que toutes les agences de notation, dont S&P, avaient prévenu que certaines questions budgétaires représentent des défis pour les finances publiques françaises sur le long terme.
Dans son communiqué, l’agence mentionne également l’environnement politique français qui crée une incertitude sur les possibilités d’assainissement budgétaire qui vont, selon elle, prendre plus longtemps que prévu. Enfin, S&P estime que cette situation, et l’incertitude qui en découle, engendrent un comportement de prudence qui affecte la croissance. L’agence a d’ailleurs revu ses perspectives de croissance à la baisse pour la France l’année prochaine à 1%.
Cette décision va-t-elle avoir des conséquences pour la France sur les marchés ?
S&P ne fait que confirmer ce que les investisseurs savent déjà. Il y a donc peu de chances que ça se concrétise par une envolée des taux d’intérêt de la dette française lundi matin (le 20 octobre) à l’ouverture des marchés. Néanmoins, cela peut être important à moyen et long terme, parce que les experts et les investisseurs suivent attentivement l’orientation budgétaire de la France.
Les taux d’intérêt sur la dette française pourraient donc être appelés à augmenter, et donc, avec eux, la charge pour le budget de l’État de la dette publique. Concrètement, les milliards d’euros consacrés au paiement des intérêts vont continuer à augmenter au détriment d’autres dépenses plus utiles dans l’éducation, l’enseignement, la défense, la justice ou la transition écologique.
S&P a pris de court tout le monde, y compris le gouvernement. L’agence devait initialement se prononcer sur la note de la France fin novembre. Comment expliquer cette anticipation ?
Les agences de notation se réservent le droit d’altérer leur notation à tout moment lorsque des &e