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vendredi, décembre 19, 2025

Diaspora Power: Congo Bets on Connect’Diasporas

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Atelier de Brazzaville visant une synergie avec la diaspora

Le 12 novembre, une salle de conférence du sud de Brazzaville a accueilli des représentants de ministères, de conseils municipaux et de leaders communautaires alors que le Forum des organisations de solidarité issues des migrations, mieux connu sous le nom de Forim, dévoilait son programme Connect’Diasporas financé par l’UE.

Cette initiative, déjà mise en œuvre dans cinq autres États africains, vise à formaliser l’énergie souvent informelle des Congolais vivant à l’étranger en leur offrant un point d’entrée institutionnel clair pour co-concevoir des projets avec l’administration nationale et avec le Fonds d’Impulsion, de Garantie et d’Accompagnement, Figa.

Le programme Connect’Diasporas expliqué

Le président de Forim a indiqué aux participants que la première tâche de la plateforme est de cartographier les secteurs prioritaires choisis par les autorités congolaises – de l’agro-business aux services numériques – et de les faire correspondre aux compétences disponibles dans la diaspora, évitant ainsi des micro-projets dispersés qui diluent l’impact et le suivi.

Il a souligné que Connect’Diasporas ne soutient que des entités structurées telles que les ONG, les coopératives ou les conseils locaux ; les idées entrepreneuriales individuelles, aussi louables soient-elles, restent en dehors de son mandat. Cette approche reflète les meilleures pratiques en matière de développement, où les ressources mutualisées réduisent les risques pour les prêteurs et créent des retours sociaux mesurables.

Le soutien provient du Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique, dont l’appel à propositions a récompensé l’expérience de Forim depuis 2002 en Amérique latine et en France. L’atelier de Brazzaville marque la première étape publique de la traduction du concept dans le langage administratif congolais.

Alignement sur le Plan National de Développement du Congo

Établissant le lien avec le Plan National de Développement 2022-2026 du Congo, des responsables ministériels ont souligné que les projets de la diaspora pourraient renforcer les piliers sur la diversification industrielle et l’équité territoriale, deux domaines politiques soutenus par le Président Denis Sassou Nguesso. La mission de Forim s’inscrit donc dans les objectifs nationaux existants plutôt que d’ajouter des agendas parallèles.

Un planificateur senior au Ministère de l’Économie a noté que les transferts de fonds de la diaspora dépassent déjà certains flux d’aide, mais seule une fraction est canalisée vers des investissements productifs. « Si nous nous organisons correctement, cet argent peut construire de véritables usines, pas seulement payer les frais de scolarité », a-t-il ajouté.

Pour assurer la cohérence, Forim reviendra dans les sept mois pour aider à finaliser un document-cadre signé par le gouvernement, les municipalités et Capcos, la Coordination d’appui aux projets de solidarité internationale pour le Congo-Brazzaville. Ce document fonctionnera comme un guide opérationnel concis pour toutes les parties.

Leviers financiers et rôle du Figa

Le financement reste le point crucial. Le Figa, un mécanisme soutenu par l’État lancé en 2021, a présenté ses instruments de garantie capables de dé-risquer les entreprises menées par la diaspora dans les départements ruraux. En absorbant une partie de la perte initiale, le Figa espère convaincre les banques locales d’étendre le crédit au-delà des centres urbains.

Les participants à l’atelier ont exploré la possibilité d’une fenêtre de co-investissement où les organisations de la diaspora fourniraient jusqu’à 30 pour cent des capitaux propres du projet, le Figa garantirait 50 pour cent du prêt, et les municipalités contribueraient par des terrains ou des incitations fiscales. Le modèle a été testé au Sénégal et offre des précédents adaptables.

Les responsables de Forim ont également évoqué une plateforme numérique pour suivre chaque franc investi et chaque étape franchie, augmentant la transparence et démontrant aux partenaires européens que le financement de la diaspora complète, plutôt qu’il ne remplace, l’aide au développement traditionnelle.

Les parties prenantes saluent un dialogue inclusif

Des représentants des expatriés congolais en Île-de-France et au Canada ont participé par vidéoconférence, saluant l’ouverture du gouvernement. « Nous attendons depuis des années un seul interlocuteur », a déclaré une ingénieure basée à Montréal. « Aujourd’hui, nous savons enfin qui appeler avant d’envoyer de l’argent ou du matériel. »

Des voix de la société civile au Congo ont fait écho à cet optimisme tout en appelant à des délais réalistes. « Les autorités locales doivent être formées pour traiter des propositions complexes de la diaspora », a observé un représentant d’une ONG. Il a suggéré d’intégrer des conseillers techniques dans chaque département pour éviter les goulots d’étranglement à Brazzaville.

Des diplomates européens présents à la session ont décrit Connect’Diasporas comme un exemple concret du récit de partenariat renouvelé promu lors du Sommet UE-Afrique. En laissant les leaders de la diaspora orienter la conversation, ont-ils argué, le projet peut éviter les écueils paternalistes des anciens schémas de coopération.

Feuille de route vers des partenariats durables

Au cours des prochaines semaines, des tables rondes sectorielles affineront les listes de priorités, l’agriculture, les énergies renouvelables et les industries culturelles figurant déjà en bonne place. Les données collectées alimenteront le document stratégique à valider lors de la deuxième mission de Forim, provisoirement prévue pour mi-2024.

Selon les organisateurs, la feuille de route inclura des indicateurs de performance clés tels que les emplois créés, les femmes bénéficiaires et les émissions de carbone évitées, s’alignant sur les engagements climatiques du Congo soumis dans le cadre de l’Accord de Paris. Des bilans réguliers devraient aider les décideurs à ajuster le cap sans attendre les audits de fin de projet.

Que ce soit dans le hub maritime de Pointe-Noire ou dans les champs de cacao de la Sangha, les parties prenantes s’accordent à dire que la diaspora représente un réservoir de compétences et de capitaux. En encadrant ce réservoir par des règles claires, approuvées par le gouvernement, Connect’Diasporas pourrait établir un modèle de développement porté par les citoyens à travers l’Afrique centrale.

Le Ministère des Affaires Étrangères a indiqué qu’il pourrait intégrer le cadre dans les services consulaires, permettant aux ambassades de certifier les associations de la diaspora et d’accélérer la documentation pour les expéditions de matériel, un obstacle logistique de longue date pour les initiatives de base.

Les observateurs notent qu’une telle facilitation administrative, bien que moins visible qu’un financement, peut raccourcir considérablement les cycles de réalisation des projets et rassurer les partenaires étrangers sur le fait que l’État congolais soutient les engagements annoncés à Brazzaville.

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