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jeudi, octobre 23, 2025

Élection présidentielle au Cameroun : triomphe, orchestre une transition pacifique pour éviter un chaos sahélien

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Dans un tournant historique pour l’Afrique centrale, l’opposant Issa Tchiroma Bakary a remporté l’élection présidentielle camerounaise du 12 octobre, mettant fin à 43 ans de règne de Paul Biya. Des décomptes préliminaires compilés par des observateurs indépendants et des coalitions d’opposition indiquent que Tchiroma Bakary, 76 ans, a obtenu environ 61 % des voix, contre 35 % pour le président sortant, selon des données couvrant plus de 75 % des bureaux de vote.

La mission d’observation électorale de l’Union africaine (AUEOM) et des groupes civiques locaux ont suivi le scrutin dans les rues animées de Yaoundé et les marchés de Garoua. Malgré des incidents isolés, le vote s’est déroulé dans un calme relatif, contrastant avec les violences passées. « Le peuple camerounais a choisi le renouveau », a déclaré Tchiroma Bakary devant une foule en liesse à Douala, appelant à la sérénité en attendant les résultats officiels.

La coalition Union pour le Changement 2025, regroupant plus de 50 partis d’opposition et organisations de la société civile, a proclamé la victoire de Tchiroma sur la base de ses propres tabulations parallèles, avec des marges écrasantes dans les centres urbains comme Yaoundé et Douala, et encore plus marquées dans son bastion nordiste de Garoua. Des images virales sur les réseaux sociaux, montrant des scores comme 220 voix pour Tchiroma contre 1 pour Biya dans un bureau de Regland, renforcent l’idée d’un raz-de-marée. Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) de Biya n’a pas encore concédé, mais des sources évoquent une résignation discrète.

Ancien ministre de l’Emploi ayant rompu avec Biya en juin dernier, Tchiroma a capitalisé sur le ras-le-bol face à la gestion des richesses pétrolières et au chômage des jeunes. Ses meetings ont attiré des dizaines de milliers de personnes, soutenues par des figures comme Maurice Kamto, exclu de la course. « Personne n’avait prévu cette vague », a déclaré une observatrice dans l’Ouest.

Derrière les coulisses, Paris joue un rôle pivotal. Selon des sources diplomatiques, le gouvernement français est engagé dans des négociations discrètes avec le régime Biya pour assurer une transition pacifique. En échange d’un passage sécurisé et d’une clémence pour les ministres de haut rang – incluant des garanties contre des poursuites judiciaires – la France pousse pour un transfert fluide du pouvoir. Des conseillers militaires français de premier plan ont été dépêchés en urgence à Yaoundé pour convaincre Biya et le président de la Cour constitutionnelle d’accepter les résultats, évitant ainsi un coup d’État ou une annulation contestée.

Cette proactivité s’explique par la situation régionale. « Nous ne voulons pas revivre le Sahel au Cameroun », a déclaré un conseiller spécial lors d’une réunion à huis clos. De même, la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères a insisté : « Une transition ordonnée avec Tchiroma permettra de rebâtir une relation plus équilibrée. » L’Élysée prépare déjà un message de félicitations aux Camerounais pour un scrutin « pacifique et crédible », tout en appelant Biya à « honorer la volonté populaire ».

Tchiroma, qui s’est engagé à libérer les prisonniers d’opinion d’Ambazonia et à ouvrir des négociations pour une solution fédérale durable au conflit anglophone, est vu à Paris comme un partenaire fiable pour apaiser les tensions. « C’est un reset : amnistie immédiate, puis dialogue inclusif », a confié un conseiller.

D’autres leaders africains observent les développements. Le président nigérian Bola Tinubu suit de près les évén

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