LOANGO, 18 novembre — Le président de la République du Congo, Denis Sassou-N’Guesso, a officiellement lancé mardi les travaux de construction d’un mémorial muséal sur le site de Loango, sur la côte atlantique. Ce lieu, qui fut l’un des principaux points de départ de la traite transatlantique, où près de trois millions de personnes ont été déportées entre le XVIe et le XIXe siècle, va renaître pour devenir un espace de mémoire et de tourisme.
Le futur musée, d’une superficie de 33 000 m² et conçu comme une structure largement vitrée, vise à réconcilier les jeunes générations avec leur histoire. Pour les habitants, comme Jean Makaya, 50 ans, cette initiative présidentielle redonne vie à un lieu « longtemps abandonné et oublié ».
L’émotion était palpable parmi les historiens et les responsables culturels présents. Alexis Balou Tchicaya, enseignant d’histoire, a rappelé la symbolique douloureuse des lieux : « C’était la “route de non-retour”. Ceux qui partaient ne revenaient jamais ».
Émeraude Nkouka, conseiller au ministère de la Culture, a souligné la nécessité pour le Congo de valoriser ce pan de son histoire, à l’instar de ce qui a été fait sur l’île de Gorée au Sénégal ou à Ouidah au Bénin. « Il est temps que le Congo présente plus largement son histoire et réconcilie les générations actuelles avec le passé », a-t-il affirmé.
Le chantier, dont l’achèvement est prévu pour fin 2026, a pour ambition de faire de Loango un lieu de recueillement et de connaissance, racontant une histoire qui dépasse les frontières du Congo et qui appartient à la mémoire mondiale.
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