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jeudi, octobre 23, 2025

Esprit, chaînes et échappée onirique

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On ne présente plus l’Américaine Jesmyn Ward. Romancière, essayiste, poète, cette double lauréate du prestigieux National Book Award s’est imposée dans le paysage littéraire américain comme une voix importante et incontournable. Avec à son actif quatre romans, un livre de mémoires et deux essais, elle inscrit son œuvre dans la lignée de James Baldwin, de Toni Morrison, dont elle reprend en échos amplifiés les interrogations sur la race, le métissage et l’injustice sociale. Dans son nouveau roman Nous serons tempête qui vient de paraître en traduction française, Ward explore le passé esclavagiste de son pays à travers l’odyssée d’une jeune esclave à travers le sud étatsunien. Nous serons tempête est un récit puissant et réaliste, qui s’inspire aussi du réalisme magique latino-américain pour imaginer l’univers esclavagiste où il est question de chaînes, deuil et d’échappées oniriques.

Jesmyn Ward

Dans la postface de votre nouveau roman où vous remerciez votre éditrice, vous écrivez combien ce livre a été « dur à créer ». Pourquoi c’était difficile, après cinq romans à votre actif ?

C’était difficile d’écrire pour plusieurs raisons, la principale étant que j’étais à l’époque endeuillée par la mort brutale de mon compagnon, qui était aussi le père de mes enfants. Après sa disparition en janvier 2020, j’ai failli tout abandonner. Je n’ai plus rien écrit pendant presque six ou sept mois. Je me sentais tellement désespérée que je me disais que j’en avais peut-être fini avec l’écriture. Sans d’espoir, comment peut-on continuer à raconter des histoires ? Puis, j’ai suivi mon intuition. J’ai écouté la petite

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