Des juges d’instruction parisiens ont renvoyé en procès le géant du nucléaire Areva, suspecté d’avoir une part de responsabilité dans près de la mine d’uranium d’Arlit, au Niger.
Areva serait prochainement jugé pour « blessures involontaires par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence et de sécurité imposée par la loi ou le règlement, ayant entraîné une incapacité totale de travail pendant plus de trois mois ». L’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel date du 26 septembre.
De son côté, Areva ne souhaite pas commenter.
Jusqu’à 1 139 jours de détention
« Il est inacceptable de constater que, malgré les nombreux avertissements portés à la connaissance d’Areva, rien n’a été sérieusement mis en œuvre pour protéger les salariés sur les sites », a réagi l’avocat de l’un des anciens otages, Pierre Legrand, qui avait porté plainte en 2013.
Areva est suspecté d’avoir sous-évalué le risque d’attaques de l’organisation AQMI contre le site minier et de ne pas avoir instauré des mesures de sécurité adaptées pour l’ensemble des salariés.
Dans la nuit du 15 au 16 septembre 2010, cinq Français, Françoise et Daniel Larribe, Pierre Legrand, Marc Féret et Thierry Dol, un Malgache, Jean-Claude Rakotoarilalao, et un Togolais, Alex Awando, avaient été enlevés à Arlit par des hommes armés. Après cinq mois de captivité, le 25 février 2011, Françoise Larribe, malade, avait été libérée avec les salariés malgache et togolais, après 1 139 jours de détention dans le désert sahélien.