Distribution de gilets dans un contexte de trafic urbain croissant
Sous un ciel humide dans la salle Mayombe de Pointe-Noire, un responsable syndical a placé des gilets fluoresents orange sur une longue table devant des dizaines de conducteurs de moto-taxis. Ce geste simple a marqué le premier déploiement public du nouvel équipement d’identification pour le mode de transport à la croissance la plus rapide de la ville.
Chaque gilet porte un numéro individuel lié au permis du conducteur et à la plaque de la moto. Pour les navetteurs qui se faufilent quotidiennement dans la capitale commerciale du Congo, ce tissu codé par couleur devrait créer une visibilité instantanée dans un trafic qui a quadruplé au cours de la dernière décennie, selon les estimations municipales.
Cadre juridique : Décret 2024-324
La distribution fait suite à la promulgation en juillet du Décret 2024-324, qui établit des règles de fonctionnement nationales pour les moto-taxis. Les articles 3, 4, 5, 6, 8 et 9 traitent des casques, des limites de passagers, de l’immatriculation, de la propriété étrangère et des directives de vitesse, transformant des pratiques précédemment informelles en normes applicables.
Des officiers de sécurité présidentielle, mandatés pour superviser la mise en œuvre, ont participé à la réunion de Brazzaville avec la Fédération syndicale des professionnels des transports en commun plus tôt ce mois-ci pour peaufiner le calendrier de déploiement.
Explication du nouveau dispositif par le syndicat
« Notre rôle est de protéger votre gagne-pain en l’alignant sur la loi », a déclaré le responsable syndical aux conducteurs. Il a souligné que les motos non conformes risquaient la saisie. Le syndicat, a-t-il dit, préférait la persuasion aux sanctions mais ne pouvait pas protéger les membres réticents à s’adapter.
Chaque conducteur doit porter un casque homologué et en transporter un de rechange pour les passagers, afficher une plaque d’immatriculation clairement gravée et garder le nouveau gilet propre et intact. Le syndicat estime que ces mesures réduiront le taux d’accidents, que les hôpitaux locaux attribuent aux accidents de deux-roues comme principale cause de traumatisme.
Casques et limites de passagers
Le décret rend obligatoire le port de casques homologués à double sangle pour le conducteur et le passager. Il interdit également de transporter plus d’un passager à la fois, une habitude quotidienne dans les marchés congestionnés. Les infractions attirent désormais des amendes immédiates, les récidivistes risquant des interdictions temporaires fixées par arrêtés préfectoraux.
Des conducteurs interrogés après la réunion ont déclaré accueillir favorablement des règles plus claires. « Un passager est plus sûr et plus rapide », a noté un conducteur de 27 ans, qui parcourt en moyenne 60 kilomètres de trajet urbain quotidien. Il a ajouté qu’une charge plus légère réduit la distance de freinage sur les routes côtières humides.
Campagne d’immatriculation et de permis
Toutes les motos doivent être immatriculées à la préfecture, tandis que les conducteurs ont besoin soit d’un permis de catégorie A, soit d’un certificat de capacité obtenu après une formation organisée par le syndicat. Le responsable syndical a exhorté les conducteurs expérimentés sans papiers officiels à s’inscrire ce mois-ci avant le début des points de contrôle des sanctions en décembre.
Les formateurs syndicaux prévoient des cours matinaux couvrant la signalisation routière, la mécanique de base et les premiers secours. Le ministère des Transports supervisera les examens, et les participants réussis recevront des certificats laminés portant des codes QR pour une vérification instantanée par les scanners de police déjà utilisés aux principales intersections.