Le commerce mondial a dépassé les attentes début 2025, c’est-à-dire avant la mise en place des droits de douane, selon le dernier rapport de l’Organisation mondiale du commerce. Mais une fois le choc des taxes passé, les perspectives pourraient s’assombrir.
Le fait est assez rare pour être souligné : l’Organisation mondiale du commerce a dû changer plusieurs fois ses estimations, en raison des incertitudes entourant l’impact des taxes sur le commerce mondial.
Finalement, une progression de 2,4% est prévue pour cette année. Ce sont notamment les produits liés à l’intelligence artificielle, mais aussi la poussée des importations américaines dans leur ensemble en prévision de la hausse des droits de douanes qui ont permis cette progression.
« La résilience du commerce en 2025 est due en grande partie à la stabilité offerte par le système commercial multilatéral fondé sur des règles », a commenté la directrice générale de l’OMC. « Pourtant, la complaisance n’est pas une option. Les perturbations actuelles du système commercial mondial sont un appel à l’action pour que les nations repensent le commerce et établissent ensemble des bases plus solides conduisant à une plus grande prospérité pour tous », a-t-elle ajouté.
L’ombre des droits de douane américains
Toutefois, avec l’entrée en vigueur progressive des droits de douane américains, leurs effets devraient se faire sentir de plus en plus. L’OMC prévoit que les échanges de marchandises pourraient ralentir à seulement 0,5%, en 2026.
Depuis son retour au pouvoir en janvier, l’administration américaine a mis en place, en plusieurs vagues, de nouvelles surtaxes douanières sur les produits entrant aux États-Unis. Cette administration a imposé un droit de douane de base de 10% à tous les pays, avec des taux beaucoup plus élevés pour un certain nombre d’entre eux dont les exportations vers les États-Unis dépassent les importations américaines en provenance de ces pays.
L’objectif déclaré est de relancer l’industrie manufacturière américaine grâce à des politiques commerciales, qui représentent un changement dans l’approche des États-Unis visant à maintenir une économie ouverte.