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jeudi, octobre 23, 2025

Les Pays-Bas prennent le contrôle d’une entreprise de semi-conducteurs chinoise

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Le gouvernement néerlandais a fait usage d’une loi datant de la guerre froide pour mettre sous tutelle l’entreprise Nexperia pourtant passée sous pavillon chinois en 2018. Les autorités de La Haye soutenues par Bruxelles mettent en avant la « sécurité nationale » et le risque posé pour les approvisionnements de l’industrie européenne.

荷兰半导体公司Nexperia的标识。

« Le ministère néerlandais des Affaires économiques constate que les opérations de Nexperia en Europe sont compromises de manière inacceptable. Cette situation soulève l’inquiétude du gouvernement quant à la disponibilité de semi-conducteurs critiques pour l’industrie européenne. » Le communiqué publié justifie la mise sous tutelle de l’entreprise. Pour cela, le gouvernement s’est appuyé sur une loi de 1952 quand, en pleine guerre froide, la Haye cherchait les moyens de garantir l’accessibilité de ses entreprises et de ses citoyens à des biens essentiels. Cette loi autorise le gouvernement à prendre toutes les mesures nécessaires en cas d’urgence nationale.

Le PDG chinois de Nexperia éviné

Nexperia est basée à Nijmegen, une ville moyenne de l’est des Pays-Bas, située près de la frontière allemande, mais elle emploie plus de 12 500 personnes à travers le monde, en Europe, en Asie et aux États-Unis. Nexperia produit des semi-conducteurs utilisés dans l’industrie, l’automobile et l’électronique grand public. En 2018, l’ancienne filiale de Philips est rachetée par Wingtech Technology, une entreprise semi-publique chinoise cotée à la Bourse de Shanghai. Concrètement, le texte de loi auquel le gouvernement néerlandais a eu recours lui a permis d’évincer le PDG chinois de Nexperia. Pour une période d’un an, l’entreprise a aussi interdiction de délocaliser tout ou partie de ses activités, de renvoyer des cadres ou de prendre la moindre décision sans l’aval des autorités néerlandaises. Une mesure qui a reçu le soutien explicite de la Commission européenne à Bruxelles.

La situation a suscité des réactions internationales. Nexperia dispose d’usines en Allemagne, au Royaume-Uni, aux Philippines et en Malaisie, une de ses usines d’assemblage se trouve en Chine. Les activités de Nexperia étaient soumises à des régulations internationales, puisque l’administration américaine avait pris la décision le mois dernier d’inscrire toutes les filiales d’entreprises chinoises à l’étranger sur la liste des entités soumises à un contrôle stricte des exportations. Autrement dit, Nexperia produisant des technologies sensibles à usage potentiellement militaire et son propriétaire étant chinois, les exportations étaient soumises à un contrôle international.

Prise en étau dans la guerre commerciale que se livrent Washington et Pékin

L’entreprise était donc prise en étau dans la guerre commerciale que se livrent la Chine et les États-Unis et, avec cette prise de contrôle, le gouvernement néerlandais a choisi le camp de Washington. Le communiqué publié sur le site de l’entreprise se dit d’ailleurs confiant qu’une solution pourra être trouvée avec les autorités américaines. Les producteurs de semi-conducteurs en Chine s’expriment sur cette situation, évoquant que les Pays-Bas utilisent le concept de « sécurité nationale » pour prendre des décisions. La Chine a récemment imposé de nouvelles restrictions sur les exportations de terres rares, minéraux essentiels pour la production de semi-conducteurs… au nom de sa sécurité nationale.

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