Visite stratégique à la ZED de Mariel
La visite de vendredi dans la Zone de Développement Spécial de Mariel, située dans le nord de la province d’Artemisa à Cuba, a placé le ministre de la Coopération internationale et de la Promotion des partenariats public-privé, Denis Christel Sassou Nguesso, au cœur d’une vitrine en temps réel de planification industrielle à grande échelle.
Officiellement, le voyage visait à échanger des expériences entre le Congo et Cuba sur les zones économiques spéciales et les schémas de PPP, deux outils que le ministre décrit régulièrement comme des « leviers centraux pour attirer les investissements et diversifier nos économies », selon la note de son ministère publiée à Brazzaville avant la visite.
Leçons d’un laboratoire économique de 500 km²
Couvrant près de 500 kilomètres carrés, la plateforme de Mariel est devenue, selon les termes du ministre, « un modèle de référence en matière d’attractivité économique. » L’itinéraire dense lui a donné l’occasion de parcourir des entrepôts, des couloirs logistiques et des blocs administratifs qui accueillent à la fois des sociétés internationales et des entreprises cubaines dans une coexistence soigneusement régulée.
Il a noté sur le terrain la présence d’entreprises internationales et cubaines, ainsi que plusieurs coentreprises qui illustrent le dynamisme de la plateforme et sa capacité à attirer des partenaires stratégiques dans divers secteurs.
Gouvernance et incitations à l’étude
Lors de discussions privées avec les gestionnaires de la zone, l’accent a été mis sur les mécanismes de gouvernance, les incitations fiscales accordées aux investisseurs et les retombées économiques tangibles enregistrées depuis la création de la zone. Il a ensuite souligné que de telles conversations aident à affiner la feuille de route du Congo pour maximiser la contribution au développement de ses propres zones économiques spéciales nationales.
Le Congo exploite déjà des enclaves similaires, bien qu’à plus petite échelle, et les responsables les considèrent comme des laboratoires expérimentaux pour l’industrialisation, la substitution aux importations et la création d’emplois. L’exemple de Mariel, a indiqué le ministre, offre des « perspectives concrètes de coopération » capables d’affiner les bonnes pratiques, du traitement des permis aux services d’accompagnement pour les locataires à long terme.
Pertinence pour les zones économiques spéciales congolaises
Le partenariat public-privé a également occupé une place importante dans le dialogue. En observant le mélange de facilitation étatique et de capitaux privés mobilisés à Mariel, la délégation a exploré des moyens de structurer les PPP qui équilibrent risque et récompense tout en maintenant la stabilité macroéconomique au niveau national, un objectif répété dans les notes de politique congolaises récentes.
Aucune annonce d’investissement n’est immédiatement intervenue, mais les deux parties, selon le ministre, sont convenues de maintenir les équipes techniques en contact. L’objectif à court terme est de traduire les leçons apprises en directives opérationnelles pour les zones du Congo, garantissant que la clarté administrative, des infrastructures fiables et la capacité de marketing avancent ensemble plutôt qu’isolément.
Perspectives sur le partenariat public-privé
La clarté est essentielle car des réglementations fragmentées peuvent dissuader les investisseurs plus efficacement que la distance ou les coûts logistiques. La visite de Mariel arrive donc comme un rappel opportun que des procédures transparentes, des guichets uniques et des régimes fiscaux prévisibles restent des piliers fondamentaux du succès des zones économiques spéciales modernes.
Ce message résonne dans la communauté des affaires congolaise, qui plaide pour des règles plus légères et un dédouanement plus rapide. De nombreux entrepreneurs ont suivi les mises à jour du ministre sur les réseaux sociaux et ont salué ce qu’un exportateur de Port-Gentil a appelé « la preuve que notre leadership se compare aux pôles reconnus au lieu de réinventer des solutions sur le papier. »
La communauté des affaires prend note
Au-delà des détails procéduraux, le ministre a souligné les retombées économiques générées par Mariel. Il a mentionné, sans divulguer de chiffres, la création d’emplois, le transfert de technologie et l’approfondissement de la chaîne d’approvisionnement. Ces dimensions sont tout aussi pertinentes au Congo, où les autorités lient la performance des zones à des objectifs plus larges d’emploi des jeunes et d’intégration des petits fournisseurs locaux.
Concrètement, la prochaine étape consiste à cartographier les incitations congolaises existantes par rapport à l’éventail observé à Mariel, puis à ajuster là où des lacunes apparaissent. Les responsables devraient examiner les exemptions tarifaires, les codes du travail rationalisés et les cadres de règlement des différends, toujours soucieux de maintenir la discipline budgétaire et la crédibilité internationale.
Enjeux diplomatiques et de développement
La propriété souveraine des stratégies de développement est restée un thème constant. La délégation a répété qu’adopter des modèles externes ne signifie pas les copier intégralement. L’ambition est plutôt de filtrer l’expérience étrangère à travers les réalités locales, y compris la géographie, la taille du marché et le capital humain du Congo, afin que chaque ajustement soutienne les priorités nationales.
La visite comportait également un symbolisme diplomatique. En choisissant Cuba comme pair pour le dialogue sur les corridors industriels, Brazzaville a signalé une continuité dans la coopération Sud-Sud et réaffirmé son amitié de longue date avec La Havane, une relation construite sur des décennies d’échanges techniques dans les domaines de la santé, de l’éducation et désormais, de plus en plus, de la gouvernance économique.
Vers un suivi pratique
À son retour, le ministre informera le comité interministériel sur les zones économiques spéciales et préparera des recommandations pour examen par le cabinet. Les observateurs s’attendent à ce que le rapport aborde la coordination institutionnelle, le renforcement des capacités et la possibilité de programmes de formation conjoints avec les gestionnaires de Mariel pour accélérer l’excellence opérationnelle sur les sites congolais.
Pour l’instant, les responsables soulignent que la mission de vendredi s’inscrit dans le programme plus large du Président Denis Sassou Nguesso visant la diversification économique et la confiance des investisseurs. Les impressions tangibles recueillies à Artemisa, soutiennent-ils, fournissent une couche supplémentaire de preuve que des approches méthodiques, basées sur le partenariat, peuvent catalyser une croissance inclusive à travers le Congo.
Les parties prenantes attendent des missions de suivi pour traduire les observations en projets congolais tangibles.