Le musée du Louvre, où des joyaux inestimables ont été volés le dimanche 19 octobre, « n’est pas parvenu à rattraper son retard dans le déploiement d’équipements destinés à assurer la protection des œuvres », selon un rapport de la Cour des comptes. La Cour, qui s’est penchée sur la période comprise entre 2019 et 2024, parle d’un « retard persistant » dans ce domaine.

Le déploiement de nouveaux équipements de surveillance s’est concentré « sur un certain nombre de salles, notamment les espaces d’expositions temporaires du hall Napoléon (+150%), ce qui explique que le taux de couverture total des salles n’ait augmenté que de 15% », souligne le rapport de la Cour des comptes. « Et ce, alors que 60% des salles de l’aile Sully et 75% pour l’aile Richelieu ne sont pas couvertes par des dispositifs de vidéo-surveillance », est-il encore précisé dans ce texte.
« Obsolescence »
La Cour estime par ailleurs que « sous l’effet d’une fréquentation croissante, le cycle d’obsolescence des équipements techniques du musée s’est accéléré de façon nettement plus importante que le rythme des investissements engagés par l’établissement pour y remédier ». Le rapport rappelle que des avaries sur les infrastructures techniques avaient notamment conduit le musée le plus visité au monde à fermer en urgence deux salles lors de deux expositions en 2023-2024 : « Naples à Paris » et celle consacrée à Claude Gillot, dessinateur, illustrateur, peintre et graveur du XVIIIe siècle.
Peu d’investissements
La Cour souligne également que « si l’essentiel des études préalables aux travaux nécessaires a été réalisé au cours des dernières années », leur « mise en œuvre opérationnelle apparaît inégale et d’une façon générale très limitée ». « Les montants financiers engagés de faible ampleur au regard des besoins estimés et du budget annuel de l’établissement, reflètent cette tendance à faire du lancement des travaux liés aux schémas directeurs une variable d’ajustement », ajoute-t-elle.
En 2024, la mise aux normes du système de protection incendie, entamée en 2010, « n’est toujours pas achevée », déplore également le rapport de la Cour des comptes.