Le gouvernement annonce une suspension temporaire des droits de douane
Dimanche, le ministère congolais de l’Économie et des Finances a diffusé un avis annonçant la suppression temporaire des droits de douane, des frais informatiques et de la taxe sur la valeur ajoutée sur une sélection de produits alimentaires de base et d’intrants agricoles.
Cette mesure, décrite comme exceptionnelle et limitée à douze mois, s’inscrit dans le cadre du « plan de résilience » plus large adopté l’année dernière pour contenir l’augmentation du coût de la vie et maintenir le pouvoir d’achat des ménages urbains et ruraux.
Produits alimentaires de base et intrants agricoles ciblés
Selon la circulaire, cette concession couvre le blé, le riz poli, l’huile végétale raffinée, le lait en poudre, le poisson de mer congelé, le poisson salé, ainsi que les viandes et abats nationaux réfrigérés ou congelés. Les engrais, les semences certifiées et les aliments composés pour le bétail sont également inclus.
Les responsables affirment que l’exemption de ces catégories répond à la fois à la demande, en réduisant les prix en magasin, et à l’offre, en allégeant les coûts de production pour les éleveurs et les planteurs qui dépendent d’intrants importés pour maintenir leurs rendements.
La dépendance aux importations influence les choix politiques
Les données gouvernementales situent la facture annuelle des importations alimentaires du pays entre 500 et 700 milliards de francs CFA. Malgré une superficie arable estimée entre dix et douze millions d’hectares, la production locale reste inférieure à la croissance démographique et à l’évolution des préférences alimentaires.
Les analystes économiques notent que chaque point de pourcentage réduit sur les coûts douaniers peut se traduire par des économies importantes pour les finances publiques, le Trésor soutenant actuellement des mécanismes de stabilisation des prix pour la farine, le carburant et le transport.
Perspectives de stabilisation des prix
Les commerçants anticipent un délai de quatre à six semaines avant que les premiers envois en franchise douanière ne quittent les docks de Pointe-Noire et n’entrent dans les dépôts de gros.
Néanmoins, de nombreux ménages considèrent ce décret comme un signe de l’attention du gouvernement.
Calendrier de mise en œuvre et de suivi
Le directeur général des douanes a été chargé de traduire les orientations ministérielles en instructions opérationnelles dans les ports, aéroports et points de contrôle intérieurs. Un mémo interne fixe le 1er avril comme date de début effective.
Une unité de surveillance conjointe impliquant les ministères de l’Économie, du Commerce et de l’Agriculture compileront des tableaux de bord mensuels sur les volumes d’importation et les tendances des prix de détail. Les résultats éclaireront tout ajustement en cours de route ou toute prolongation possible au-delà de l’horizon initial.
Contexte régional et pressions inflationnistes
Dans toute l’Afrique centrale, l’inflation à la consommation s’est accélérée après que l’éclatement des hostilités en Ukraine ait perturbé les flux de céréales et d’engrais. Les pays de la zone CFA, y compris le Congo-Brazzaville, dépendent du blé maritime expédié via les corridors atlantiques et transformé localement.
La Banque des États de l’Afrique centrale a récemment projeté une inflation moyenne supérieure au seuil de convergence de la CEMAC cette année, citant l’alimentation et le transport comme principaux moteurs. La suspension tarifaire du Congo devrait modérer, sans toutefois compenser complètement, ces pressions.
Potentiel agricole encore inexploité
Les agronomes soulignent souvent les départements du Kouilou, du Niari et des