L’enregistrement des entreprises en 72 heures établit un nouveau standard régional
Les entrepreneurs de Brazzaville peuvent désormais se rendre à l’Agence Congolaise pour la Création d’Entreprise et en ressortir trois jours plus tard avec une entreprise entièrement enregistrée, une vitesse record en Afrique centrale que les responsables espèrent débloquera une vague d’emplois dans le secteur privé.
Établie par la loi 16-2017 sous la supervision du ministre Jacqueline Lydia Mikolo, l’ACPCE incite à remplacer les autorisations longues par une culture de service axée sur la compétitivité, déclare le directeur général Emeriand Dieu-Merci Kibangou dans une interview diffusée par la radio d’État.
Comment l’ACPCE réduit la bureaucratie
Le guichet unique de l’agence regroupe les comptoirs fiscaux, de sécurité sociale et notariaux sous le même toit, délivrant une licence d’exploitation unique gratuite qui précise les obligations fiscales et déclaratives, réduisant les formalités administratives qui nécessitaient auparavant des déplacements dans une demi-douzaine de ministères.
Les frais d’enregistrement sont tombés à 25 000 francs CFA, soit environ 40 dollars US, et les entrepreneurs n’ont besoin que d’une carte d’identité et d’un contrat de location, un ensemble que Kibangou appelle en plaisantant un « exorcisme » des fantômes bureaucratiques qui hantaient autrefois les fondateurs d’entreprise.
Des comptoirs physiques sont ouverts à Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Nkayi, Owando et Ouesso, assurant une couverture nationale à un moment où les pairs régionaux centralisent encore les services dans leurs capitales, selon les données compilées par la Communauté Économique d’Afrique Centrale.
Un système numérique de gestion des files d’attente émet des tickets via smartphone pour éviter les files d’attente matinales ; le temps d’attente moyen au comptoir de Brazzaville est passé de deux heures en 2021 à 23 minutes en avril, selon l’audit interne de l’agence.
Initiative jeunesse « Un jeune, une entreprise »
Une mesure phare pour les jeunes, la campagne Un jeune, une entreprise a été lancée cette année, fournissant des ateliers, du mentorat et du capital de démarrage avec le soutien du Programme des Nations Unies pour le développement ; les responsables listent 2 579 bénéficiaires et des engagements de financement allant jusqu’à cinq milliards de francs CFA.
« J’ai ouvert ma coopérative de nettoyage en trois jours et j’ai économisé assez d’argent pour acheter de l’équipement », déclare Merveille Mpassi, 24 ans, l’une des premières participantes au programme, qui prévoit d’embaucher quatre collègues avant décembre.
Kibangou soutient que le succès précoce repose sur le coaching post-enregistrement : « Nous ne nous arrêtons pas à l’acte de naissance. Avec nos partenaires, nous suivons les états de flux de trésorerie et aidons les propriétaires à pivoter avant que les difficultés ne deviennent fatales », explique-t-il.
Le Fonds National pour l’Emploi complète le dispositif avec un logiciel de comptabilité gratuit et des conseils collectifs sur le droit du travail, garantissant que les nouveaux PDG comprennent leurs obligations envers la Caisse de Sécurité Sociale et l’Assurance Maladie Obligatoire.
Les femmes entrepreneures gagnent du terrain
Les femmes représentaient 26,2 % des nouvelles entreprises en 2024, dépassant 28 % dans le département du Pool, une tendance saluée par la sociologue Clarisse Ngoma, qui relie cette augmentation à l’élargissement des fenêtres de microfinance et aux cours de marketing numérique proposés dans les centres jeunesse de district.
Elle note que les écarts entre les sexes persistent dans l’industrie lourde, mais observe que les plateformes orientées services telles que le commerce électronique et l’agritech exig