Discours collectif du continent à New York
Le 26 septembre, trois ministres des affaires étrangères d’Afrique centrale et de l’Ouest sont montés sur la plateforme en marbre des Nations Unies à New York, donnant au continent une voix stable et unie lors de la 77e Assemblée générale.
Parlant à quelques heures d’intervalle, les ministres ont présenté un programme s’étendant de la résilience climatique à l’allègement de la dette souveraine et à la réforme des mécanismes de gouvernance mondiale.
Chaque ministre a souligné que l’Afrique ne peut pas se permettre de nouveaux retards, affirmant que les urgences non résolues dans les champs de blé du Sahel, les forêts tropicales congolaises ou les villes côtières camerounaises entrent maintenant en collision avec des vents économiques contraires créés bien au-delà des frontières du continent.
Brazzaville mène la campagne pour un Conseil de sécurité élargi
S’adressant aux délégués sous l’emblème bleu-or de l’ONU, le ministre des Affaires étrangères a déclaré qu’exclure l’Afrique de la membre permanente du Conseil de sécurité revenait à « ramer à contre-courant de l’histoire », une phrase qui a suscité des applaudissements mesurés de plusieurs représentants africains et caribéens.
Il a rappelé à l’assemblée que le continent représente plus d’un milliard de citoyens et contribue substantiellement aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, mais reste marginalisé dans l’organe chargé d’autoriser ces missions.
Le Congo-Brazzaville, qui siège actuellement au Comité des Dix de l’Union africaine sur la réforme, « continuera d’engager les partenaires dans un dialogue constructif », a-t-il promis, présentant la proposition comme une extension logique du principe fondateur de l’Organisation de l’égalité souveraine.
Les diplomates familiers avec le Consensus d’Ezulwini de l’Union africaine ont noté que la formulation de Brazzaville reflète la demande de longue date de l’UA pour deux sièges permanents avec droit de veto et cinq sièges non permanents pour l’Afrique, une formule que de nombreuses délégations considèrent désormais comme un point de départ pragmatique.
Yaoundé exige des réponses concrètes sur le financement climatique
Le ministre camerounais des Affaires étrangères a placé le dossier climatique au premier plan, avertissant que sans décaissement rapide des fonds promis, le règlement de Paris risquait de rester « de l’encre sur du papier » alors que les littoraux s’érodent et que les forêts brûlent dans le golfe de Guinée.
Il a lié la question directement à la sécurité alimentaire, affirmant que les conditions météorologiques extrêmes compromettent les récoltes de manioc et de cacao qui soutiennent les moyens de subsistance ruraux et les marchés urbains.
Avec l’Égypte qui s’apprête à accueillir la COP27, l’envoyé camerounais a exhorté les négociateurs à finaliser les détails opérationnels sur le financement de l’adaptation et les marchés du carbone, insistant sur le fait que « des solutions décisives pour la survie de la planète doivent émerger sur le sol africain plus tard cette année ».
Il a rappelé que les pays développés se sont engagés en 2009 à mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020, un objectif toujours pas pleinement atteint, affirmant que « la confiance dans le processus » dépend de la démonstration que l’écart sera comblé avant la fin de la décennie.
Nouakchott demande un allègement rapide de la dette pour éviter la famine
Le ministre mauritanien a adopté une approche fiscale, appelant les nations et institutions créancières à effacer les dettes extérieures de l’Afrique afin que les gouvernements puissent canaliser