La République du Congo a lancé l’une de ses opérations de sécurité intérieure les plus ambitieuses des dernières années. Sur ordre du président Denis Sassou Nguesso, une campagne nationale vise à démanteler les gangs violents de jeunes, connus sous le nom de kulunas. Depuis fin septembre 2025, l’Opération Zéro Kuluna redonne espoir à la population après plus d’une décennie d’insécurité urbaine.
Une subculture criminelle enracinée
Phénomène apparu au début des années 2010 à Brazzaville et Pointe-Noire, les kulunas se sont structurés en réseaux criminels contrôlant des quartiers, trafiquant des drogues et extorquant les commerces. Leurs actions violentes étaient souvent glorifiées dans la culture jeune, attirant même des adolescents de familles aisées. Une attaque brutale contre une femme enceinte en septembre a servi de déclic, poussant à l’action.
Déploiement de forces d’élite
Pour la première fois, la Garde présidentielle (DGSP) et la Garde républicaine (GR) – habituellement dédiées à la protection des hautes autorités – ont été engagées dans les rues. Leur réputation d’intégrité a renforcé la confiance publique. Un système d’alerte par SMS a été mis en place, offrant des récompenses pour des informations conduisant à l’arrestation de chefs de gang.
Le président Sassou Nguesso a souligné le caractère prioritaire et durable de cette opération : « Ce ne sera pas un feu de paille. Nous les poursuivrons partout. Ils n’échapperont pas. »
Premiers résultats
Les effets se font déjà sentir :
- Des redditions volontaires ont commencé.
- Des familles signalent d’anciens membres.
- Certains quartiers, autrefois interdits, redeviennent accessibles.
Pour consolider ces progrès, des programmes de réinsertion et de création d’emplois pour les jeunes seront essentiels. Pour de nombreux Congolais, cette opération marque un tournant : l’État reprend le contrôle de l’espace public et tient sa promesse de protéger les citoyens.