
Si les populations du Congo-Brazzaville peuvent se satisfaire de la dernière tentative de sécurisation déclenchée dans la capitale par les éléments de la direction générale de la sécurité présidentielle (DGSP) commandée par Serge Oboa, plusieurs interrogations subsistent. Le Congo-Brazzaville qui se gausse de la qualité de pays de Droit piétine allègrement les règles de Droit. Victor Hugo a dit : « La forme c’est le fond qui remonte à la surface. ». L’opération omet de nombreux aspects déterminants à la réussite de la mission de sécurisation des quartiers populaires de ce petit pays pétrolier d’Afrique centrale.
Dégagisme
Combattre les Koulouna par des ex-cobras, fussent-ils membres de la DGSP, est une sinécure.
« Vous voulez les misérables secourus, moi je veux la misère supprimée. » (Victor Hugo)
« Les véritables misérables sont au gouvernements et au Parlement » cinglent quelques esprits critiques. L’Education Nationale (l’Ecole) doit être réhabilitée pour prévenir la criminalité.
On oppose le droit à la barbarie
Dans la volonté affichée d’apporter la quiétude dans les zones urbaines où les hordes de drogués font régner leur loi, les hommes de Serge Oboa mènent des opérations de sécurisation. Les populations victimes appellent à l’application de la loi. Le Congo-Brazzaville doit maintenir la civilisation. Le général Serge Oboa est considéré comme apportant des solutions de sécurité. L’opération de ratissage menée par le général Serge Oboa vise à assurer la sécurité dans le pays. On ne lutte pas contre une barbarie en usant des méthodes de la barbarie. On oppose le droit à la barbarie.
Dans la gestion des affaires publiques, l’émotion n’a pas droit de cité. L’état d’urgence a-t-il été décrété au Congo-Brazzaville ? De quel droit une unité d’élite de l’armée se permet-elle d’assurer les missions de maintien de l’ordre, se substituant à la Police nationale ? Sur quelle légitimité se fonde cette opération ? De qui, le général Serge Oboa a-t-il reçu les ordres ? Qui répondra des dérapages, des dérives ? Quid de la délation contre rémunération ? Où sont passés le Ministre de l’Intérieur Raymond Zéphirin Mboulou, le Ministre de la Justice Wilfrid Biniga et le Procureur André Oko Ngakala ? Le général King Digne Obami Itou dont la nomination avait été saluée pour succéder à Jean-François Ndengué, a été remplacé dans la mission de maintien de l’ordre. Il faut combattre toute sorte de banditisme, soit-il d’état ou urbain.